🇺🇸 Meta mise sur l’Intelligence Artificielle: des chatbots disponibles plus tôt que prévu sur Facebook et Instagram
Meta, la société mère de Facebook et Instagram, s’apprête à révolutionner l’expérience des utilisateurs en lançant des chatbots personnalisés. Propulsés par l’intelligence artificielle, ces “personas” aux personnalités variées promettent d’enrichir les interactions sur les plateformes de médias sociaux. Elles suscitent néanmoins des inquiétudes concernant la vie privée et la collecte massive de données.
Facebook se prépare à lancer une gamme de chatbots propulsés par l’intelligence artificielle, affichant différentes personnalités. Le but annoncé est simple, il s’agit de renforcer davantage l’engagement des utilisateurs sur ses plateformes de médias sociaux.
Selon les informations du Financial Times, le géant technologique travaille sur des prototypes de chatbots capables de mener des discussions similaires à celles des humains. Les quelque quatre milliards d’utilisateurs de la plateforme devraient pouvoir profiter de cette nouvelle fonctionnalité à partir de la rentrée scolaire.
Certains de ces chatbots, surnommés en interne “personas”, prennent la forme de personnages avec leurs propres caractères. Meta a par exemple exploré le lancement d’un chatbot qui parle comme Abraham Lincoln. Un autre donne des conseils sur les options de voyage dans le style d’un surfeur à la cool.
Ces chatbots pourraient être lancés dès septembre, toujours selon les informations du Financial Times. Ils seront destinés à fournir une nouvelle fonction de recherche et à offrir des recommandations personnalisées. L’outil consistera également en un produit ludique pour les utilisateurs. Un peu à la manière de “My AI” lancée par SnapChat en avril 2023.
Cette initiative intervient alors que Facebook (évaluée à 800 milliards d’euros) cherche à attirer et à fidéliser les utilisateurs. Ces démarches témoignent par ailleurs de la volonté de l’entreprise de faire face à la concurrence des nouveaux acteurs des médias sociaux tels que TikTok. Mark Zuckerberg tente de se saisir de l’engouement généralisé dans la Silicon Valley autour de l’IA depuis le lancement de ChatGPT par Microsoft et Open AI en novembre dernier.
Quels enjeux pour la vie privée ?
Outre le renforcement de l’engagement, les chatbots pourront collecter d’énormes quantités de données sur les intérêts des utilisateurs. Cela permettra à Meta de cibler davantage les usagers avec des contenus et des publicités toujours plus pertinents. La majeure partie des 117 milliards de dollars de revenus annuels de Meta proviennent de la publicité.
Une fois que les utilisateurs interagissent avec un chatbot, cela expose beaucoup plus de leurs données à l’entreprise, qui peut ensuite en faire ce qu’elle veut
Ravit Dotan, Conseillère en éthique de l’IA et co-fondatrice du Collaborative AI Responsibility Lab de l’Université de Pittsburgh
Ces développements soulèvent des inquiétudes concernant la vie privée, ainsi que la possibilité de “manipulation et d’influence”, a-t-elle ajouté. Meta a refusé de commenter.
Lors d’une conférence sur les résultats financiers mercredi, Zuckerberg a déclaré aux analystes que la société divulguerait plus de détails sur sa feuille de route de produits pour l’IA en septembre, lors de son événement Meta Connect.
Zuckerberg a déclaré qu’il envisageait des “agents d’IA agissant comme des assistants, des entraîneurs ou pouvant vous aider à interagir avec des entreprises et des créateurs”, ajoutant : “Nous ne pensons pas qu’il y aura une seule IA avec laquelle les gens interagissent”.
Meta investi dans l’IA générative, une technologie capable de créer du texte, des images et du code. Ce mois-ci, la société a lancé une version commerciale d’un grand modèle de langage appelé Llama 2, qui pourrait alimenter ses chatbots.
En définitive, l’initiative de Meta marque une étape dans l’évolution des médias sociaux. Si cette approche promet d’améliorer l’engagement des utilisateurs, elle suscite également des préoccupations quant à la vie privée et à la collecte de données. Alors que la société cherche à rester compétitive dans un environnement dynamique, l’équilibre entre l’innovation technologique et la protection des utilisateurs reste essentiel pour assurer un avenir numérique éthique et responsable.
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