Un « été de mobilisation » contre le virus et pour l’économie : ce qu’il faut retenir du discours d’Emmanuel Macron

Un « été de mobilisation » contre le virus et pour l’économie : ce qu’il faut retenir du discours d’Emmanuel Macron

Vaccination obligatoire pour les soignantes et personnes en contact avec des publics fragiles, pass sanitaire, croissance, assurance -chômage et une réforme des retraites lancée « dès l’épidémie maîtrisée « … Voici ce qu’il faut retenir du discours du président de la République pour « un été de vigilance » et « une rentrée d’avenir »

La mobilisation générale contre le virus et pour l’économie. Deux mois après le déconfinement et un conseil de défense extraordinaire qui s’est tenu ce matin, Emmanuel Macron a annoncé ce 12 juillet une nouvelle série de mesures pour continuer à endiguer l’épidémie, relancée par le variant Delta, et préserver la reprise fragile mais prometteuse de l’économie tricolore.  Lors d’une allocution télévisée d’une trentaine de minutes, le président de la République a notamment déclaré que le gouvernement prévoyait que la croissance devrait s’établir à 6% en 2021 en France, « en tête des économies européennes » .

Vaccination obligatoire pour les soignants et pass sanitaire étendu

Mobilisation générale dans la santé tout d’abord. Et cap sur la vaccination obligatoire pour certains, afin d’endiguer les effets du variant Delta, de plus en plus importants en France.   » Si nous n’agissons pas dès aujourd’hui, le nombre de cas va continuer de monter  et entraînera inévitablement des hospitalisations en hausse dès août. « 

En tête, le chef de l’Etat a annoncé que la vaccination contre le COVID-19 deviendrait obligatoire pour le personnel des hôpitaux ou en contact avec des publics fragiles, « les personnels soignants et non soignants des hôpitaux, des cliniques, des maisons de retraite, des établissements pour personnes en situation handicap, pour tous les professionnels ou bénévoles qui travaillent au contact des personnes fragiles, y compris à domicile ». Ces personnels « auront jusqu’au 15 septembre pour se faire vacciner ». « A partir du 15 septembre, des contrôles seront opérés et des sanctions seront prises », a prévenu le président.

S’agissant du pass sanitaire, en vigueur depuis vendredi dernier dans les discothèques et bientôt dans les lieux culturels, il sera étendu « début août » aux cafés, restaurants, centres commerciaux, ainsi qu’aux avions, trains, cars longs trajets et aux établissements médicaux, a aussi annoncé lundi soir Emmanuel Macron.

Fin du remboursement des tests PCR dès cet automne

Dès le 21 juillet, ce pass sanitaire -test covid négatif, attestation de vaccination ou test prouvant un rétablissement du Covid 19- sera en vigueur dans les « lieux de loisirs et de culture » rassemblant plus de 50 personnes, pour les personnes à partir de 12 ans, a indiqué le président de la République.

« Nous allons étendre au maximum le pass sanitaire pour pousser le maximum d’entre vous à aller vous faire vacciner », a ainsi justifié le chef de l’Etat.

Enfin les tests PCR, gratuits en France depuis le début de l’épidémie de COVID-19 – et qui se démultiplient avec les voyages de l’été – ne seront plus remboursés à partir de cet automne s’ils ne sont pas prescrits sur ordonnance.

Une croissance française à 6%

Pour l’économie française et sa reprise si fragile, la mobilisation générale est aussi de mise. Cette année, la croissance devrait s’établir à 6% en 2021 selon la nouvelle prévision du gouvernement, a indiqué Emmanuel Macron, en annonçant un nouveau plan d’investissements à la rentrée pour « bâtir la France de 2030 ». Cette croissance à 6% place la France « en tête des grandes économies européennes »

« Le +quoi qu’il en coûte+, auquel je m’étais engagé dès mars 2020, nous a permis de protéger nos entreprises, nos emplois », mais aussi de « préserver le pouvoir d’achat de nombre de Français et est à l’origine d’un vigoureux rebond » de la croissance, a estimé le chef de l’Etat .

Le gouvernement, qui tablait jusque-là sur une croissance de 5% cette année, s’aligne ainsi sur les prévisions de la Commission européenne et de l’Insee qui avaient indiqué toutes deux la semaine dernière tabler sur 6%.

Une rentrée recadrée autour des promesse du quinquennat

Le gouvernement, qui tablait jusque-là sur une croissance de 5% cette année, s’aligne ainsi sur les prévisions de la Commission européenne et de l’Insee qui avaient indiqué toutes deux la semaine dernière tabler sur 6%.

Place ensuite aux grands objectifs du quinquennat…. et aux promesse de la campagne présidentielle à venir? S’agissant de la réforme très contestée de l’assurance- chômage, dont certaines dispositions ont été suspendues par le Conseil d’Etat, Emmanuel Macron a assuré serait « pleinement mise en oeuvre dès le 1er octobre ».

Cette entrée en vigueur correspond à une « volonté simple », a-t-il résumé: « on doit toujours bien mieux gagner sa vie en travaillant qu’en restant chez soi, ce qui n’est actuellement pas toujours le cas ». Fin juin, le juge des référés du Conseil d’Etat avait estimé que les « incertitudes sur la situation économique » ne permettaient pas de mettre en place au 1er juillet les nouvelles règles rendant moins favorable l’indemnisation du chômage des salariés ayant alterné contrats courts et inactivité. Les règles actuelles d’indemnisation des demandeurs d’emploi ont en conséquence été prolongées jusqu’à la fin septembre. Le gouvernement avait cependant immédiatement indiqué que son ambition restait « inchangée » et rappelé que le Conseil d’Etat n’avait pas remis en cause la réforme sur le fond.

« Nous allons continuer d’investir dans la formation tout au long de la vie dès cette rentrée, nous formons durablement plus de demandeurs d’emploi qu’il y a 4 ans mais ce n’est pas encore assez et j’ai demandé au gouvernement, dès cette rentrée, de lancer un plan massif de formation et de requalification des chômeurs de longue durée », a par ailleurs annoncé le président de la République  de ce soir.

La réforme des retraites engagées dès l’épidémie maîtrisée.

Mobilisation enfin pour l’avenir. « A la rentrée, nous aurons rendez-vous avec notre avenir,  » martelé Emmanuel Macron. Ainsi, la réforme contestée des retraites sera engagée « dès que les conditions sanitaires seront réunies », a déclaré le chef de l’Etat, demandant au gouvernement de « travailler avec les partenaires sociaux sur ce sujet à la rentrée ». « Pour protéger les retraites actuelles et celles de nos enfants sans augmenter les impôts, il est juste et efficace de changer notre système de retraites », a-t-il poursuivi,précisant toutefois qu’il ne « lancer(ait) pas cette réforme tant que l’épidémie ne sera pas sous contrôle et la reprise bien assurée ».

« Notre système est injuste avec 42 régimes différents, il entretient des inégalités majeures et il faudra aller vers plus de simplicité pour plus de justice et donc les régimes spéciaux devront être supprimés pour les nouveaux employé dans ces secteurs », a développé le président de la République. Pour Emmanuel Macron, « parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra travailler plus longtemps et partir à la retraite plus tard ».

Toutefois, il faudra « prendre en compte la difficulté des métiers. Mais progressivement, sur plusieurs années, et par un système qui fait la différence selon le travail réellement exercé. Et donc l’âge de départ doit être plus tardif », a-t-il poursuivi.

« Une vie de travail doit offrir une pension digne et donc toute retraite pour une carrière complète devra être supérieure à 1.000 euros par mois », a ajouté le président.

Sujet explosif, cette réforme avait été suspendue en mars 2020 à cause de la crise sanitaire.

Challenges.fr (avec AFP)