🇷🇺 La Russie reconnaît enfin être en guerre contre l’Ukraine

🇷🇺 La Russie reconnaît enfin être en guerre contre l’Ukraine

La Russie est “en état de guerre” contre l’Ukraine, a reconnu le porte-parole du Kremlin dans une interview parue vendredi, après avoir insisté pour présenter l’assaut contre sa voisine, lancé il y a deux ans, comme une “opération spéciale” et rejeté l’emploi du mot “guerre”.

La Russie est “en état de guerre” contre l’Ukraine, a reconnu le porte-parole du Kremlin dans une interview parue vendredi, après avoir insisté pour présenter l’assaut contre sa voisine, lancé il y a deux ans, comme une “opération spéciale” et rejeté l’emploi du mot “guerre”.

“Nous nous trouvons en état de guerre. Oui, cela a commencé comme une opération militaire spéciale, mais dès que toute cette bande s’est formée, quand l’Occident collectif a participé à tout cela aux côtés de l’Ukraine, pour nous, c’est devenu une guerre. J’en suis convaincu et chacun doit le comprendre”, a indiqué Dmitri Peskov dans un entretien au média “Argoumenty I Fakty”.

“Une opération militaire qui s’est transformée en guerre”

Dans cette interview, il a également rappelé l’objectif du Kremlin de conquérir entièrement les quatre régions ukrainiennes (Kherson, Donetsk, Lougansk et Zaporijjia) dont Moscou revendique l’annexion depuis septembre 2022. “De jure, c’est une opération militaire spéciale, mais de facto, cela s’est transformé en guerre”, a ensuite précisé vendredi Dmitri Peskov lors de sa conférence de presse quotidienne.

Le Kremlin a réprimé depuis deux ans à coups d’amendes et de peines de prison l’utilisation du mot “guerre”, imposant l’euphémisme officiel d’”opération militaire spéciale”. Plusieurs hauts responsables, au cours des deux années de conflit, ont utilisé le mot “guerre” dans des déclarations publiques, mais toujours en référence à la guerre que mènerait l’Occident à la Russie via l’Ukraine et non s’agissant de l’assaut russe lui-même.

Interrogé par la presse sur le sort de ceux qui ont été condamnés pour avoir utilisé ce mot, M. Peskov a laissé entendre qu’il ne fallait pas pour autant s’attendre à ce que l’emploi du terme dans un contexte critique de la Russie serait autorisé. “Le mot guerre est utilisé dans différents contextes. Comparez mon contexte avec le contexte des cas (de personnes condamnées) que vous citez”, a-t-il dit.

Le Kremlin dénonce les projets européens de mesures punitives

Le Kremlin a dénoncé vendredi les projets de l’UE d’utiliser les revenus d’actifs russes gelés pour armer l’Ukraine et d’introduire des taxes sur les importations de céréales russes pour priver Moscou de revenus finançant son offensive contre Kiev. “Si ces décisions (sur les avoirs) sont mises en oeuvre, elles auront des conséquences très sérieuses pour ceux qui les ont prises”, a jugé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il a également estimé que “les consommateurs européens souffriront” si l’Union européenne taxe les produits agricoles russes, actuellement exemptés de droits de douane. Bruxelles a proposé vendredi d’imposer des droits de douane “prohibitifs” sur les produits agricoles russes importés dans l’UE, qui en sont actuellement exemptés au grand dam des agriculteurs européens, en vue d’”assécher” des revenus permettant à Moscou de financer sa guerre en Ukraine.

En outre, les Vingt-Sept, réunis en sommet à Bruxelles, ont décidé jeudi d’aller de l’avant avec un projet visant à utiliser les bénéfices provenant des avoirs gelés de la Russie dans l’UE pour armer l’Ukraine. “Nous sommes déterminés à agir très rapidement afin de pouvoir utiliser une partie de cet argent pour soutenir l’Ukraine”, a affirmé jeudi soir le président du Conseil européen, Charles Michel, lors d’une conférence de presse.

Les intérêts des quelque 200 milliards d’euros d’avoirs gelés représentent entre 2,5 et 3 milliards d’euros par an, selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, et ce sont ces montants que les Européens veulent utiliser.

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