🇵🇸 Bande de Gaza: situation «chaotique, catastrophique» à l’hôpital Nasser de Khan Younès

🇵🇸 Bande de Gaza: situation «chaotique, catastrophique» à l’hôpital Nasser de Khan Younès

L’inquiétude grandit ce samedi 17 février pour les malades coincés dans l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans la bande de Gaza, pris d’assaut par l’armée israélienne, dont les bombardements incessants sur le territoire palestinien ont fait des dizaines de morts dans la nuit, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Dans une vidéo tournée à la lampe de poche, dans une salle de l’hôpital Nasser plongée dans l’obscurité, racontent nos envoyés spéciaux à Jérusalem, Guilhem Delteil et Nicolas Benita, un homme inanimé git sur un lit. « C’était un patient en soins intensifs. Il est mort car il n’y a plus d’électricité », commente un médecin. Six autres patients sont à risques, assure-t-il. « Nous n’avons plus d’électricité, plus d’eau potable ni même d’eau courante. Nous avons besoin d’une aide urgente », poursuit-il. « Les nouveau-nés risquent de mourir dans les prochaines heures », affirme le ministère de la Santé du Hamas qui a fait état d’une centaine de personnes tuées dans la nuit de vendredi à samedi par les bombardements israéliens dans la bande de Gaza. Dans un communiqué, le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne dénonce, lui, le refus d’Israël « de faire sortir les personnes déplacées de l’intérieur du complexe médical par les couloirs de sécurité ». Selon les autorités palestiniennes, des dizaines de personnes auraient été arrêtées en tentant de quitter l’hôpital.

De son côté, l’armée israélienne a démenti avoir visé les générateurs du complexe. Elle parle de dysfonctionnements de ces appareils et assure en avoir apporté un nouveau. « Tous les systèmes vitaux ont continué à fonctionner tout au long de la journée grâce au système d’alimentation sans interruption existant dans l’hôpital », écrit-elle dans un communiqué publié vendredi soir. Elle répète mener une « opération précise et limitée » contre le Hamas. Elle affirme avoir arrêté une centaine de personnes « suspectées d’activités terroristes » et trouvé des armes dans l’hôpital. Elle aurait également découvert des boîtes de médicaments portant le nom de certains otages.

Situation intenable

Des médecins ont décrit une situation intenable dans cet hôpital, situé dans une ville transformée en champ de ruines et cerné par les combats, et où s’étaient réfugiés des milliers de déplacés. Médecins sans Frontières a annoncé que ses employés avaient « dû fuir, laissant les malades derrière eux ». « La situation était chaotique, catastrophique », a déclaré à l’AFP Christopher Lockyear, secrétaire général de MSF.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’hôpital Nasser, l’un des onze qui restent ouverts sur les 36 que comptait la bande de Gaza avant la guerre, est désormais « à peine fonctionnel ». « Plus de dégradations à l’hôpital, c’est plus de vies perdues », a déclaré le porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic, lors d’un point de presse vendredi à Genève, en exigeant l’accès urgent de l’OMS au complexe hospitalier.

Pendant ce temps, la communauté internationale multiplie ses appels pour dissuader Israël de lancer une offensive dans la ville surpeuplée de Rafah, où sont piégés près d’un million et demi de civils contre la frontière fermée avec l’Égypte. L’Union européenne s’est déclarée vendredi « très préoccupée » par cette perspective, et a exhorté Israël à « ne pas entreprendre d’action militaire à Rafah qui aggraverait une situation humanitaire déjà catastrophique ». Des témoins ont rapporté ce samedi des explosions dans le centre et à l’est de Rafah où au moins deux maisons ont été visées par des frappes aériennes, selon les mêmes sources.

(RFI avec AFP)