🇭🇹 Haïti: la Communauté des Caraïbes se réunit en urgence sur la crise sécuritaire qui secoue le pays

🇭🇹 Haïti: la Communauté des Caraïbes se réunit en urgence sur la crise sécuritaire qui secoue le pays

Alors que Haïti s’enfonce dans le chaos, avec des bandes criminelles qui contrôlent entre 80 % et 90 % de la capitale, Port-au-Prince, une réunion d’urgence en Jamaïque a été convoquée, lundi 11 mars, par la Communauté des Caraïbes (Caricom). Pour trouver une solution à la grave crise sécuritaire du pays, seront également présents les États-Unis (représentés par leur chef de la diplomatie Anthony Blinken), le Canada, la France et l’ONU… mais aucun représentant du gouvernement haïtien.

La capitale haïtienne a continué ce week-end à s’enfoncer dans les violences liées aux gangs qui réclament la démission du Premier ministre Ariel Henry, tout comme une partie de la population.

Avec cette réunion, la Caricom et les pays invités est de « chercheraient à amener l’ordre et à redonner confiance au peuple haïtien, a déclaré le vice-président du Guyana à la veille de la réunion d’urgence.   Les criminels ont pris le contrôle du pays. Il n’y a pas de gouvernement, c’est en train de devenir une société en faillite », a-t-il ajouté.

Alors les Américains et un certain de pays européens ont commencé à évacuer leur personnel diplomatique, la Caricom et plusieurs États occidentaux se penchent sur la transition politique en Haïti. L’opposition avance en ordre dispersée, ce qui ne facilite pas les choses.

Plusieurs scénarii en vue, tous prévoyant le départ d’Ariel Henry

Selon les informations de Radio Télé Métronome, quatre propositions se trouvent sur la table. Ce sont des projets de gouvernance intérimaire soumis à la Caricom entre autres par l’accord Montana, le parti En Avant, ou encore le collectif des partis politiques du 30 janvier.

Les États-Unis favorisent la mise en place d’un conseil présidentiel qui pourrait diriger le pays jusqu’à la tenue des prochaines élections.

En tout cas, toutes ces propositions ont un point en commun : elles envisagent l’avenir politique du pays sans l’actuel Premier ministre Ariel Henry. Ce dernier est toujours bloqué à Puerto Rico. Les États-Unis l’encouragent vivement à démissionner officiellement, mais pour l’instant il s’accroche au pouvoir. Nommé par le président Jovenel Moïse juste avant son assassinat en 2021, Ariel Henry aurait dû quitter ses fonctions début février, à la fin officielle de son mandat.

Sans président ni parlement, le pays n’a connu aucune élection depuis 2016.

Port-au-Prince est le théâtre d’affrontements entre policiers et bandes armées, qui s’en prennent à des sites stratégiques dont le palais présidentiel, des commissariats et prisons. C’est « une ville en état de siège », a alerté samedi Philippe Branchat, le chef pour Haïti de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Des dizaines d’habitants ont cherché samedi à se réfugier dans des bâtiments publics, certains réussissant à s’introduire dans un établissement. Les autorités ont décrété il y a une semaine l’état d’urgence dans le département de l’Ouest, qui comprend la capitale, et ont instauré un couvre-feu nocturne.

En attente de la mission dirigée par le Kenya

Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné son accord il y a des mois à l’envoi d’une mission internationale dirigée par le Kenya pour aider la police haïtienne, mais son déploiement se fait cruellement attendre.

Le Premier ministre a signé début mars un accord à Nairobi pour permettre l’envoi de policiers kényans, et cherche depuis à regagner Haïti.

Le chef de la diplomatie américaine et le président du Kenya se sont entretenus sur la crise en cours et ont « souligné leur engagement inébranlable en faveur du déploiement d’une mission multinationale de soutien à la sécurité » permettant de « créer les conditions de sécurité nécessaires à la tenue d’élections libres et équitables », a indiqué samedi un porte-parole du département d’État.

RFI