🇲🇱 Atterrissage en prison pour l’ex-bras droit d’IBK
L’affaire dite de l’avion présidentiel prend de l’ampleur au Mali ; l’ancien directeur de cabinet de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta a été placé sous mandat de dépôt. Après l’ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, ministre de la Défense au moment des faits, après l’ex-ministre de l’Économie et des Finances Bouaré Fily Sissoko, tous deux également placés sous mandat de dépôt dans cette affaire fin août, c’est donc au tour de Mahamadou Camara de passer par la case prison. « S’il y avait une main invisible qui lui avait permis de recouvrer la liberté, aujourd’hui la donne a changé, lance Malijet, et Camara séjourne à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako ».
Au Burkina Faso voisin, Wakat Sera salue « la traque des hommes en kaki contre la corruption et l’impunité », traque dont ce journal attribue la paternité au chef de la junte malienne Assimi Goïta. C’est « la bombe « Goïta » », formule Wakat Sera, elle est lancée contre ces anciens « hommes forts » qui seront poursuivis « au même titre que les voleurs d’âne ou de sac de riz ». Attention toutefois à ce que ces poursuites judiciaires ne soient pas « une hargne de simples populistes qui tiennent l’opportunité de mettre hors d’état de nuire des adversaires politiques », met en garde ce journal burkinabè.
Son confrère local Le Pays n’écrit guère autre chose, qui se demande s’il s’agit « d’acte d’assainissement ou d’acte de diversion ». Car pour Le Pays, « il est difficile de donner le bon Dieu sans confession au colonel Goïta et ses frères d’armes (…) spécialistes en camouflage ».
Bictogo, la chute
En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara intervient dans la crise qui secoue le RHDP. Le président ivoirien reprend en main sa formation politique. Résultat : la chute du directeur exécutif du RHDP Adama Bictogo.
Comme annoncé par Africa Intelligence, le chef de l’État ivoirien, qui est aussi président du RHDP, crée un « comité de restructuration » dirigé par trois de ses « fidèles » : Gilbert Kafana Koné, qui le présidera, et Ali Coulibaly et Ibrahim Cissé Bacongo qui l’assisteront. Une nouvelle structure « qui acte la mise à l’écart de Bictogo », énonce Africa Intelligence.
Mais si, sur une photo tout sourire d’Alassane Ouattara, « la Une » du journal Le Patriote, qui lui est proche, évoque ce matin « un RHDP fort dans une Côte d’Ivoire prospère », les autres titres de la presse ivoirienne sont d’un tout autre tonneau.
Ainsi, le journal indépendant Soir Info se demande-t-il si Adama Bictogo n’était pas devenu « un boulet » pour Alassane Ouattara. Selon ce quotidien, le président ivoirien veut « mettre de l’ordre au RHDP ».
« Adama Bictogo renvoyé ! », enchérit le quotidien Le Nouveau Réveil. Proche du PDCI, ce journal consacre même davantage de surface de « sa Une » à cette crise au sein du RHDP qu’au retour à Abidjan, hier, de la dépouille mortelle de l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny !
La chute d’Adama Bictogo ? C’est « une histoire de tabouret », résume le journal Aujourd’hui. Proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, ce quotidien qualifie en effet le désormais ex-directeur exécutif du RHDP « d’arracheur de tabouret ».
Vingt-mille lieues sous les sables
La crise des sous-marins australiens, enfin, et la brouille qui s’en est suivie entre la France et les Etats-Unis. Elle aura eu une conséquence inattendue sur la situation sécuritaire dans le Sahel. C’est en effet ce que fait avec ironie remarquer L’Observateur Paalga.
Constatant que la crise diplomatique entre Paris et Washington est en passe d’être réglée, ce quotidien ouagalais s’amuse. « Le Coq avait fait le paon. Il se dégonfle comme une baudruche, formule-t-il dans un style fleuri. Tant mieux si la tragédie de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf est évitée ». Et, développement inattendu dans cette crise des sous-marins australiens, les États-Unis « s’engagent à renforcer leur appui aux opérations antiterroristes » conduites par les Européens dans la région du Sahel, complète L’Observateur Paalga. « Une bonne nouvelle pour cette région pour laquelle « l’heureuse faute » australienne vaut une telle déclaration d’intention américaine ! (…) Par la magie de la diplomatie et des relations géostratégiques, voilà que de l’océan Pacifique, les sous-marins australiens font surface dans le sable du Sahara ! », moque encore le journal.
PressAfrik