Cessez-le-feu entre Israël et le Hamas: Gaza panse ses plaies après 11 jours sous les bombes
L’enclave palestinienne où s’entassent plus de deux millions de personnes panse ses plaies après 11 jours de bombardements. À chaque coin de rue des maisons ont été pulvérisées par les raids aériens et les familles qui ont tout perdu tentent laborieusement de déblayer les ruines de leur ancienne habitation.
L’objectif numéro un à Gaza est de déblayer pour reconstruire rapidement car beaucoup de familles sont désormais sinistrées. Des maisons individuelles ont été détruites mais aussi ces fameuses tours de Gaza. Certaines abritaient des bureaux de médias mais pas seulement. Il pouvait y avoir jusqu’à trente appartements dans ces immeubles, pulvérisés par l’aviation israélienne.
Des dalles de bétons entassées les unes sur les autres. Des piliers dont il ne reste plus que la carcasse en acier tordue par le souffle des bombes. De la frontière israélienne, jusqu’au centre de Gaza, chaque quartier de l’enclave palestinienne porte les stigmates des bombardements meurtriers. Au fil de la route, des cratères de plusieurs mètres de profondeur. Des vitrines explosées, une voiture calcinée au milieu d’un rond-point.
Et puis, il y aussi cette autre réalité, un monde parallèle. Le front de mer de Gaza, ses plages, des centaines de familles qui y passent leur vendredi soir. Presque comme si rien ne s’était passé ces derniers jours, les enfants jouent dans l’eau et sur le sable. « Ici les guerres on en a l’habitude. Israël ne volera pas notre joie », disent des Gazaouis, qui célèbrent la fin des affrontements.
Pour le Dr Mohamed Abou Raya, médecin à l’hôpital Shifa de Gaza, le cessez-le-feu est le bienvenue mais maintenant il faut reconstruire. « Nous nous sentons plus en sécurité depuis le cessez-le-feu mais pour être honnête, si les armes se sont tues, la guerre ne s’arrêtera jamais. C’est une lutte qui commence pour la reconstruction, des infrastructures et des maisons qui ont été détruites. 50 000 personnes ont dû fuir leur maison dans le nord de la bande de Gaza pour aller dans les écoles des Nations unies. Nous devons d’abord libérer Gaza du blocus. Deuxièmement, il faut ouvrir les frontières pour que les Palestiniens puissent sortir et venir à Gaza. Et maintenant, on va recommencer encore les négociations juste pour faire entrer des biens de première nécessité. Que ce soit le ciment, les matériaux de reconstruction et même pour tout ce qui est médical. »
Le chantier est titanesque. À l’aide d’une simple pioche, Firas dégage des gravats presque aussi hauts que la maison de trois étages encore debout, à ce même endroit, il y 48 heures à peine…
Pour les ONG la trêve va permettre un meilleur accès aux populations dans le besoin, dans la bande de Gaza, qui était fermée jusqu’à présent. C’est ce que raconte Laurent Palustran, responsable dans les territoires palestiniens de Handicap international.