Le pétrolier bloqué au large des Émirats arabes unis depuis 4 ans a pu accoster à Dubaï

Le pétrolier bloqué au large des Émirats arabes unis depuis 4 ans a pu accoster à Dubaï

Dans le golfe Persique, un pétrolier battant pavillon panaméen qui était abandonné au large par son propriétaire depuis près de quatre ans a pu accoster à Dubaï. À bord du MT Iba, les membres de l‘équipage – tous originaires d‘Asie – ne pouvaient pas quitter le navire à cause d’une loi maritime.

À cause d’une loi maritime internationale qui interdit d’abandonner un navire échoué transportant une cargaison à risque comme le pétrole, les marins du MT Iba sont restés coincés à bord de leur navire pendant plusieurs mois au large des Émirats arabes unis. C’est grâce au rachat du MT Iba par un nouvel armateur que les membres d’équipage ont enfin pu rentrer.

Pour Nirmal Singh Bora, c‘est la fin d‘un long calvaire. Ce jeune ressortissant indien est resté bloqué à bord d‘un pétrolier pendant 21 mois dans des conditions rudes. « C‘est comme une cave. Je ne voyais que la mer, jamais la terre. Je pleurais parfois. L‘été, c‘était vraiment dangereux car il faisait très chaud », témoigne-t-il. 

Comme Nirmal, quatre autres membres de l‘équipage ont aussi souffert de la défaillance du propriétaire de ce navire. L‘entreprise, enregistrée aux Émirats, n‘a pas payé leur salaire depuis plusieurs mois. « Ma famille me manque tous les jours. Je ne suis pas rentré depuis quatre ans. Et je n‘étais pas payé donc comment je pouvais les aider ? Mes enfants ont dû arrêter l‘école », raconte Nay Win, l‘ingénieur en chef birman. Il est malgré tout soulagé de pouvoir rentrer chez lui.

Le retour sur terre de ces marins était conditionné au rachat du pétrolier. Mais les conséquences de la pandémie de Covid-19 ont ralenti davantage le processus. « La pandémie mondiale a frappé de plein fouet la rentabilité du secteur maritime. La valeur du bateau a donc continué de baisser pendant cette période. Une vente et un accord était donc plus difficile à conclure », explique Andy Bowerman, le directeur pour le Moyen-Orient et l‘Asie de la mission des gens de mer, une organisation de bienfaisance chrétienne.

Pour éviter que cela ne se reproduise et protéger les marins, les Émirats arabes unis doivent prochainement adopter une nouvelle loi maritime.

RFI