🇸🇳 Sénégal : Le projet de loi de finances 2025 adopté sans débat, vives tensions à l’Assemblée nationale
L’Assemblée nationale du Sénégal a adopté ce samedi le projet de loi de finances pour l’année 2025, dans un climat marqué par des tensions vives entre la majorité et l’opposition. L’absence de débat, permise par l’application de l’article 86, alinéa 6 de la Constitution, a déclenché une vive contestation au sein de l’hémicycle.
Un passage en force dénoncé par l’opposition
Le Président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, a invoqué cette disposition constitutionnelle pour engager la responsabilité du gouvernement et procéder à un vote direct, sans débat préalable. Cette décision a suscité la colère de plusieurs députés de l’opposition, notamment Abdoul Mbow, membre de la coalition Takku Wally Sénégal.
Abdoul Mbow : « C’est inacceptable »
Dans une intervention énergique, Abdoul Mbow a dénoncé un « forcing antidémocratique », soulignant que « c’est inacceptable qu’une loi d’une telle importance soit votée sans débat ». Il a également reproché au Premier ministre, Ousmane Sonko, de ne pas avoir été présent pour assumer directement cette responsabilité, laissant cette tâche au ministre des Finances.
Un échange houleux avec le Président de l’Assemblée
En réponse, El Malick Ndiaye a fermement rappelé que « l’article 86 de la Constitution a été évoqué, ce qui exclut tout débat ». Face à l’insistance d’Abdoul Mbow, le président de l’Assemblée a haussé le ton, allant jusqu’à menacer d’expulser le député de la salle.
Une contestation loin d’être apaisée
Malgré son appel au règlement intérieur pour défendre son droit à la parole, Abdoul Mbow a fini par se rasseoir, non sans exprimer son mécontentement. Cet épisode reflète les tensions politiques croissantes autour des enjeux budgétaires au Sénégal et laisse présager de futures confrontations lors des prochaines sessions parlementaires.
Le vote du projet de loi de finances 2025 restera marqué par ce passage en force, symbole d’une fracture persistante entre pouvoir exécutif et opposition parlementaire.