🇸🇳 Fonds Covid-19 : six hauts responsables du ministère de la Santé convoqués par la Dic

La traque des présumés bénéficiaires indus des fonds de lutte contre la pandémie de Covid-19 prend de l’ampleur. Après les récentes gardes à vue de personnalités issues du monde artistique et culturel, dont l’artiste Baba Hamdy, le communicateur traditionnel Abdou Aziz Mbaye et la styliste Alimata Sadiya Gueye, le tour semble venu de hauts responsables de l’administration publique.
Ce mardi, six cadres du ministère de la Santé et de l’Action sociale ont été convoqués par la Division des investigations criminelles (Dic) dans le cadre de l’enquête judiciaire en cours. Parmi eux figurent :
- Ousseynou Ngom, directeur de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) du ministère de la Santé,
- Mamadou Ndiaye, directeur de la Prévention,
- Babacar Sène, directeur de l’hôpital régional de Kaffrine,
- Moussa Sam Daff, directeur de l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye,
- Lamine Diallo, comptable à l’hôpital Youssou Mbargane de Rufisque,
- Alioune Badara Diop, comptable à l’hôpital de Pikine.
Des accusations graves
Ces hauts fonctionnaires sont soupçonnés de détournement de deniers publics et de falsification de documents, selon L’Observateur. Des accusations qui s’appuient sur les conclusions d’un rapport accablant de la Cour des comptes, portant sur la gestion des fonds destinés à la riposte contre la pandémie entre 2020 et 2021.
Le document révèle notamment des surfacturations, des dépenses non justifiées pour un montant estimé à 19 milliards de FCFA, ainsi que des marchés publics attribués dans des conditions opaques. La Cour signale également des écarts importants entre les revenus déclarés et le patrimoine des agents impliqués.
Vers des poursuites judiciaires
La Cour des comptes avait d’ailleurs recommandé l’ouverture d’une information judiciaire contre ces six responsables, évoquant des fautes d’une extrême gravité. Suivant cette recommandation, la Dic a lancé une vaste opération d’enquête, mobilisant des moyens importants.
D’après les informations de L’Observateur, près de 200 personnes ont déjà été entendues, et neuf rapports transmis au parquet. Le dossier en question pèserait plus de 400 kilos de documents classés, un volume qui témoigne de l’ampleur des investigations.
L’affaire est loin d’avoir livré tous ses secrets. D’autres hauts fonctionnaires et fournisseurs seraient également dans le collimateur des enquêteurs. Une affaire explosive qui pourrait ébranler davantage les sphères administrative et politique.