📱 Grammarly, l’application de correction orthographique dans la cour des grands

📱 Grammarly, l’application de correction orthographique dans la cour des grands

La société Grammarly a été fondée par un trio ukrainien. Elle a développé une application innovante de vérification d’orthographe en anglais : mais attention, ce logiciel ne fait pas que corriger les fautes de grammaire, il améliore également votre style d’écriture. Résultat, Grammarly fait le buzz, surtout depuis qu’en novembre, le géant coréen Samsung, a décidé de l’installer sur ses téléphones.   

Au début des années 2000, en Ukraine, Oleksiy Shevchenko et Maksym Lytvyn se rencontrent sur les bancs d’une université internationale de Kiev. À l’époque, l’écriture sur ordinateur, c’est surtout le traitement de texte. Ces deux étudiants assez futés développent un logiciel qui permet de repérer les plagiats dans les thèses et travaux universitaires. Mais voilà, à l’époque, ce n’est pas facile de devenir le prochain Mark Zuckerberg, quand on s’appelle Shevchenko et que l’on habite à Kiev.   

Les deux amis déménagent donc au Canada, où ils élaborent un produit, très vite racheté, et aujourd’hui utilisé par 95% des universités nord-américaines. Les deux Ukrainiens identifient rapidement un autre problème : les anglophones de naissance ont parfois eux-mêmes des soucis avec l’écriture.

Oleksiy et Maksym imaginent donc un logiciel intuitif, qui permet de vérifier non seulement l’orthographe, mais aussi la grammaire, dans les e-mails, sur les réseaux sociaux. La société Grammarly est lancée en 2009.                                             

Grammarly, l’autre révolution ukrainienne

Le logiciel ne fait pas que corriger les fautes, il détecte les répétitions, les erreurs de style, il propose des solutions pour rendre un texte plus facile à comprendre, plus clair, plus percutant, mais toujours en mode suggestif, car après tout, libre à chacun de vouloir écrire en anglais comme une vache espagnole…

Très vite, de grosses entreprises, comme Dell, Boeing ou encore Cisco, ont acheté des licences, mais Grammarly joue la carte des particuliers, en développant des outils pour Mac et PC, utilisables sur tous types de navigateurs. 

L’entreprise s’est positionnée sur les réseaux sociaux, comme un produit cool et utile, à l’image branchée, qui attire notamment dans les professions dites créatives. Le slogan de Grammarly, c’est « Améliorer la vie, en améliorant la communication », ça fait un peu « novlangue startup nation», mais cela a convaincu le Coréen Samsung, qui a annoncé cet automne qu’il allait installer l’application, de manière native, sur ses appareils. 

Résultat, Grammarly, c’est plus de 30 millions d’usagers, 30 000 clients d’entreprises et en deux ans, sa valorisation est passée d’un milliard à 13 milliards de dollars. Elle est désormais dans le top-10 des start-up américaines.       

Une start-up américano-ukrainienne

Grammarly emploie plus de 600 personnes, à Vancouver, à New York, à San Francisco et à Kiev, où travaillent plus de 150 développeurs. Il faut savoir que l’Ukraine s’impose comme la future destination numéro 1 dans le secteur de la tech en Europe et le gouvernement souhaite faire passer la part du numérique à 10% du PIB à l’horizon 2025. 

D’ailleurs l’Ukraine, qui n’est pas politiquement le pays le plus stable, ne change pas de cap côté stratégie en matière de nouvelles technologies. En deux ans, un seul ministre n’a pas bougé de son fauteuil : il s’appelle Mykhailo Fedoriv, il a 30 ans, et c’est le vice-Premier ministre, chargé de la Transformation numérique.

RFI