Mexique: les accusations de négligence s’intensifient après l’accident du métro
L’effondrement spectaculaire d’un pont aérien sur lequel circulait le métro, lundi 3 mai, avait causé 25 morts et plus de 70 blessés. La presse avait alors exhumé les innombrables signalements de défaillances techniques sur cette ligne, construite il y a une dizaine d’années et qui avait sorti plusieurs banlieues pauvres de Mexico de leur isolement. Alors que les proches des victimes enterrent leurs morts et réclament justice, les critiques fusent et atteignent directement le président, Andrés Manuel López Obrador.
« Ce n’était pas un accident ». Au pied du pont aérien du métro de Mexico qui s’est effondré lundi dernier, ces quelques mots griffonnés sur une affiche trahissent l’indignation. Depuis plusieurs jours, le président López Obrador et la maire de la capitale, Claudia Sheinbaum, se relaient devant les caméras pour assurer que les responsables seront punis. Mais ils demandent d’attendre les conclusions des experts indépendants norvégiens pour déterminer les causes de l’effondrement.
« Les Mexicains connaîtront la vérité »
Or, les causes, la presse et la société pensent les connaître : corruption, négligences, austérité. Ces accusations rejaillissent directement sur le président. Ses politiques d’austérité ont-elles mené à une réduction des budgets du métro et, par conséquent, à un manque d’entretien des infrastructures ? López Obrador accuse l’opposition d’inventer des coupables et de profiter politiquement du drame, à un mois des élections fédérales et locales. Et le président lance une promesse : « Les Mexicains connaîtront la vérité ».
Majorité d’ouvriers et d’employés
L’accident s’est produit dans la municipalité de Tláhuac, l’une des plus marginalisées et appauvries de la capitale. Parmi les victimes, une majorité d’ouvriers et d’employés du secteur tertiaire, pour lesquels le métro était le principal moyen de transport pour se rendre au travail.