L’Iran ne laissera pas s’installer l’EI à sa frontière afghane

L’Iran ne laissera pas s’installer l’EI à sa frontière afghane

La République islamique d’Iran partage une frontière de plus de 900 km avec l’Afghanistan et a entretenu des relations conflictuelles avec les talibans pendant leur règne sur un Emirat islamique d’Afghanistan (1996-2001), que Téhéran n’a jamais reconnu.

L’Iran ne permettra pas au groupe djihadiste Etat islamique (EI) de s’installer à sa frontière avec l’Afghanistan, a prévenu samedi le président iranien Ebrahim Raïssi. «Nous ne tolèrerons pas que des organisations terroristes et l’EI s’installent près de notre frontière», a-t-il déclaré lors d’une allocution retransmise par la télévision officielle iranienne.

«La présence de l’EI en Afghanistan est dangereuse non seulement pour l’Afghanistan mais aussi pour la région», a ajouté Ebrahim Raïssi, qui achevait une visite officielle au Tadjikistan, où ont eu lieu des rencontres entre les pays alliés de la Russie et la Chine, pour discuter du retour au pouvoir des talibans qui suscite l’inquiétude en Asie centrale.

Les talibans ont pris le pouvoir à Kaboul le 15 août après une campagne militaire expéditive, profitant du vide laissé par le retrait des troupes américaines et l’effondrement de l’armée afghane.

La République islamique d’Iran partage une frontière de plus de 900 km avec l’Afghanistan et a entretenu des relations conflictuelles avec les talibans pendant leur règne sur un Emirat islamique d’Afghanistan (1996-2001), que Téhéran n’a jamais reconnu. L’Iran, chiite, a néanmoins semblé esquisser un rapprochement avec le groupe islamiste sunnite depuis plusieurs mois au nom du pragmatisme, estimant que les talibans devaient faire «partie de la future solution» en Afghanistan. Ces derniers ont formé un gouvernement composé uniquement de talibans et appartenant presque tous à l’ethnie pachtoune. «Un gouvernement appartenant à un seul groupe ethnique ou politique ne peut pas résoudre les problèmes de l’Afghanistan», a estimé Ebrahim Raïssi samedi, appelant à la mise en place d’un gouvernement inclusif avec la participation de tous les Afghans.

Le Figaro