La nouvelle chute de la livre libanaise déclenche la colère de la population
Au Liban, des manifestants ont coupé des routes dans différentes régions du pays pour protester contre la chute libre de la livre libanaise, qui a atteint un nouveau record de baisse dans un contexte de crise économique sans précédent.
Du Nord au Sud en passant par Beyrouth et la plaine orientale de la Bekaa, des centaines de personnes ont laissé éclater leur colère après une nouvelle plongée de la livre libanaise face au dollar, ce mardi 2 mars. Des manifestants ont coupé des routes à l’aide de pneus enflammés, de bennes à ordures ou de blocs de béton pour protester contre l’érosion du pouvoir d’achat et la flambée des prix en raison de la dépréciation de la livre.
Le mouvement de protestation n’a épargné aucune région du pays et les manifestants appartenaient à toutes les communautés, preuve d’un ras-le-bol général, qui va au-delà des clivages politiques traditionnels. Dans la plaine de la Bekaa, la foule en colère a contraint les bureaux de change, où le dollar se négociait à 10 000 livres, à fermer.
Devant la colère de la population, l’armée et les forces de sécurité ont évité toute confrontation, se contentant d’observer de loin et d’ouvrir quelques routes.
La montée de la colère populaire coïncide avec un regain des tensions politiques et l’aggravation des différends entre les partis traditionnels. Des partis qui ne parviennent toujours pas à former un gouvernement six mois après la démission du Premier ministre Hassane Diab moins d’une semaine après la double explosion dévastatrice du port de Beyrouth, le 4 août 2020.
Par RFI