Indonésie : plus d’une centaine de morts après des inondations et des glissements de terrain
Selon les autorités, plus de 110 personnes ont perdu la vie dans des crues soudaines provoquées par des pluies torrentielles en Indonésie et au Timor oriental. Les précipitations toujours soutenues compliquent la donne pour les secouristes qui tentent d’accéder à des hameaux isolés pour porter assistance aux sinistrés.
Le bilan humain ne cesse de s’alourdir en Indonésie et au Timor oriental, où plus de 110 personnes ont péri et des dizaines d’autres sont toujours portées disparues dans des inondations et des glissements de terrain, ont annoncé lundi 5 avril des responsables locaux.
Des crues soudaines dans le sillage des pluies torrentielles provoquées par le cyclone tropical Seroja ont semé le chaos dans les zones situées entre Florès, en Indonésie, et le Timor oriental, poussant des milliers de personnes à rechercher un abri dans des centres d’accueil.
Ce déluge a fait déborder des réservoirs d’eau et inondé des milliers de maisons, alors que les secouristes s’efforçaient de porter assistance aux sinistrés.
Au moins 27 personnes ont trouvé la mort au Timor oriental, selon un responsable timorais. La plupart des décès ont eu lieu à Dili, la capitale.
L’Union européenne s’est dite prête à offrir son assistance au Timor oriental pour faire face à ces « inondations catastrophiques » au moment où le pays « travaille déjà dur à contrer le Covid-19 ».
Dans l’est de l’île indonésienne de Florès, de nombreuses maisons, routes et ponts étaient recouverts de boue, ce qui compliquait la tâche des sauveteurs tentant d’atteindre les zones les plus touchées.
« La boue et la météo constituent un gros défi, de même que les débris qui s’amoncellent et rendent les recherches difficiles », a déclaré Raditya Djati, porte-parole de l’agence indonésienne de gestion des catastrophes.
À Lembata, une île située à mi-distance entre Florès et Timor, les accès routiers ont été coupés, ce qui a obligé les autorités à déployer des machines de chantier pour rouvrir les accès. Certains villages situés sur des hauteurs ont en partie été emportés vers le littoral dans des glissements de terrain.
Déforestation
Le président indonésien Joko Widodo a fait part de ses « condoléances. » « Je mesure la peine immense de nos frères et sœurs après cette catastrophe », a-t-il dit dans un discours à la nation.
Partout dans les zones sinistrées, des habitants pris de panique se sont rués sur des centres d’accueil tandis que d’autres restaient à proximité de ce qui restait de leur maison.
« Les évacués sont dispersés un peu partout, il y en a des centaines dans tous les districts, mais beaucoup de personnes sont aussi restées chez elles », explique Alfons Hada Bethan, chef de l’agence de gestion des catastrophes de Florès oriental. « Ils ont besoin de médicaments, de nourriture, de couvertures ».
Les précipitations toujours soutenues compliquent aussi la donne. « On pense que de nombreuses personnes sont toujours ensevelies, mais on ignore combien », a-t-il dit.
Les glissements de terrain et les crues subites sont fréquents dans l’archipel indonésien, notamment à la saison des pluies. Mais les défenseurs de l’environnement soulignent que la déforestation favorise ces catastrophes.
En janvier, 40 Indonésiens avaient trouvé la mort lors d’inondations qui ont touché la ville de Sumedang, dans l’ouest de Java.
L’agence nationale de gestion des catastrophes estime que 125 millions d’Indonésiens, soit environ la moitié de la population de l’archipel, vivent dans des régions à risque de glissements de terrain.
France 24 avec AFP