Congo-B: colère des conducteurs de taxis-motos après l’interdiction de circuler
Le gouvernement congolais a commencé à appliquer cette semaine un arrêt interdisant aux taxis-motos de circuler. Officiellement, il s’agit d’une décision de lutte contre les accidents et visant à limiter les contacts en cette période de lutte contre le Covid-19. Pourtant la mesure ne passe pas chez les conducteurs et la société civile.
Avec notre correspondant à Brazzaville, Loïcia Martial
Un conducteur de taxi-moto, casque de protection vissé sur la tête, avec un ou deux passagers dans son dos, en train de slalomer entre les voitures, cette image a quasiment disparu sur les principales artères de Brazzaville, tout comme dans les quartiers éloignés et difficiles d’accès.
L’interdiction faite aux taxis-motos de circuler n’est guère appréciée par Jules Ondélé, président du collectif des conducteurs de taxis-motos du Congo. « Nous sommes garés à la maison. Nous n’avons pas des moyens pour nous occuper de nos familles ou de payer le loyer, se plaint-il. Nous demandons au ministère des Transports de mettre à notre disposition un nouvel arrêt qui va nous permettre de reprendre notre travail, car le taxi-moto existe [au Congo ndlr] depuis 2007. »
2 000 conducteurs touchés
Les conducteurs sont soutenus par la société civile qui demande aux autorités de mettre simplement de l’ordre dans le secteur, plutôt que de supprimer une activité dans laquelle se retrouvent des diplômés sans emplois, des anciens membres et chefs de gangs et bien d’autres désœuvrés.
« Nous demandons à la société civile d’établir une réglementation fiable pour que ceux qui sont dans ce domaine de taxis-motos puissent être en règle avec la loi. Nous ne voulons pas qu’il y ait de l’anarchie au Congo », a suggéré Joe Washington Ebina, acteur de la société civile. Au moins 2 000 conducteurs à travers le pays sont touchés par la mesure gouvernementale.
Par RFI