Attaque meurtrière au Burkina Faso: les assaillants sont revenus à Solhan

Attaque meurtrière au Burkina Faso: les assaillants sont revenus à Solhan

Selon des informations de RFI, les hommes armés sont revenus dans le village de Solhan, frappé par une attaque dans la nuit du 4 au 5 juin qui a fait plus d’une centaine de morts. Après l’inhumation des victimes et le départ des éléments du détachement militaire de Sebba, ils ont fait irruption dans le village samedi, dans la soirée. 

Il était environ 21h, heure locale, lorsque ces groupes armés terroristes sont revenus dans le village de Solhan, visé la nuit précédente par une attaque qui a fait plus d’une centaine de morts. Ils étaient nombreux, certaines sources parlent d’au moins 200 combattants, rapporte notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani.

Selon nos sources, ils se sont scindés en trois groupes. Le premier a eu un accrochage avec les soldats burkinabè dans le village de Baniaba, non loin de Solhan. Pour empêcher les soldats burkinabè de progresser, ces hommes armés ont placé sur les routes des engins explosifs improvisés.

Le deuxième groupe est rentré à Solhan. C’est ce groupe qui a poursuivi les pillages et l’incendie de tout ce qui était encore resté comme biens matériels sur place. Ils sont restés dans le village pendant plusieurs heures, avant de repartir, selon nos sources. Quant au troisième groupe, il s’est dirigé vers Mansila, ce qui fait craindre une autre attaque dans cette zone, dans les jours à venir, selon nos sources.

« Hier [samedi], vers 22h, on nous a appelé pour nous dire que les assaillants étaient revenus, cette fois dans le marché de Solhan. Là, ils ont cassé les boutiques et brûlé le reste. Cela veut dire qu’ils sont restés là depuis 22h jusqu’à 5h ce [dimanche] matin, lorsqu’on nous a dit qu’ils sont partis », raconte le maire de Solhan, Sow Youssoufi, joint par RFI. Selon l’édile, les assaillants ont emporté tous les animaux qui se trouvaient sur le marché et endommagé les antennes téléphoniques du réseau Airtel.

L’armée dément d’autres attaques

Le chef d’état-major général des armées ne confirme pas ces informations. Dans un communiqué, il dément en revanche formellement d’autres informations diffusées sur les réseaux sociaux et par certains médias ce dimanche, faisant état de nouvelles attaques dans la région du Sahel.

Il a notamment été question d’un bus de transport qui aurait été intercepté sur l’axe Sebba-Dori par des terroristes, ainsi que d’une supposée attaque à Dambam. Le gouverneur de la région du Sahel souligne également qu’après une vérification aérienne et terrestre par les forces armées, aucun car ni camion n’a été intercepté, encore moins des passagers exécutés sur l’axe Dori-Sebba

Le deuil national a été suivi dans la capitale. Les drapeaux ont été mis en berne au niveau de l’administration publique. Ce n’était pas l’ambiance des grands jours, surtout de fin de semaine à Ouagadougou. Les maquis, restaurants, bars et autres ont ouvert leurs portes, mais il n’y avait pas de musique.

Les radios musicales de la capitale ont modifié leur programmation pour faire place à une musique plus douce… La soirée de clôture du festival Jazz à Ouaga, l’un des plus grands festivals de jazz en Afrique, qui devait se dérouler à l’Institut français de Ouagadougou, a été tout simplement annulée et reportée à mardi prochain.

RFI