👨‍🚀 La liste des monuments en péril s’allonge, et ne se limite plus à notre planète Terre

👨‍🚀 La liste des monuments en péril s’allonge, et ne se limite plus à notre planète Terre

L’extension des activités humaines met en péril notre patrimoine, qu’il s’agisse de sites archéologiques, de monuments exceptionnels et autres reliques de notre passé. C’est là un triste constat, mais il n’a rien de nouveau. Ce qui l’est en revanche, c’est que notre patrimoine ne se limite plus à la planète Terre.

Tous les deux ans, le World Monuments Fund (Fonds mondial pour les monuments, WMF) publie sa liste World Monuments Watch. Une sélection de 25 sites historiques remarquables et particulièrement menacés, dont la restauration devient la priorité du WMF qui leur alloue des fonds en conséquence.

Patrimoine en péril

La liste de cette année met en avant de nouveaux périls pour le patrimoine. Le changement climatique, en particulier en Afrique subsaharienne, tandis que les sites du Pacifique sont plutôt menacés par l’étalement urbain. En Amérique du Sud et aux Caraïbes, c’est le surtourisme qui devient un enjeu, tandis que les catastrophes naturelles et les guerres – en Ukraine et au Moyen-Orient particulièrement – restent les menaces les plus courantes.

Mais la liste des sites menacés – et les 25 les plus en danger – ne se limite pas à notre planète. “Pour la première fois, la Lune est incluse dans le programme de surveillance afin de refléter le besoin urgent de reconnaître et de préserver les artefacts qui témoignent des premiers pas de l’humanité au-delà de la Terre, un moment décisif de notre histoire commune”, a déclaré dans un communiqué la directrice du WMF, Bénédicte de Montlaur. Des objets tels que la caméra qui a filmé l’alunissage télévisé, le disque commémoratif laissé par les astronautes Armstrong et Aldrin et des centaines d’autres objets sont emblématiques de cet héritage.”

Nouvelle course à l’espace

Mais alors qu’une nouvelle phase d’expansion spatiale – et de rivalité en orbite entre grandes puissances – a commencé, tout ce patrimoine lunaire se retrouve menacé. Par un volume de trafic bien plus dense, d’abord ; les missions lunaires se sont multipliées, ces dernières années, même si l’objectif de la NASA de renvoyer un équipage humaine sur notre satellite semble prendre du retard. Mais aussi, peut-être, bientôt par l’exploitation des ressources lunaires. Pour construire une base permanente sur la Lune, il faudra creuser notre satellite, utiliser sa poussière (le régolithe) pour faire des briques. Et sans doute aussi miner l’astre à la recherche d’eau. Tant d’activités qui risquent bien d’effacer les traces des premiers pas sur la Lune.

La Lune, un patrimoine commun

“Ces sites] sont exposés à des risques croissants dans le contexte de l’accélération des activités lunaires, entreprises sans protocoles de préservation adéquats”, confirme Bénédicte de Montlaur. “L’inclusion de la Lune souligne le besoin universel de stratégies proactives et coopératives pour protéger le patrimoine – qu’il soit sur Terre ou au-delà – qui reflète et sauvegarde notre récit collectif.”

Ajouter notre patrimoine lunaire reste bien sûr symbolique. Aussi émouvante que soit la première empreinte laissée par l’humanité là-bas, il existe des sites bien plus terrestres et bien plus menacés concrètement, qui méritent toute notre attention. La liste complète se trouve sur le site du World Monuments Fund. Mais celui-ci veut rappeler que l’histoire de l’humanité ne se compose pas que de vieilles pierres et de monuments, mais aussi d’objets fonctionnels qui, au siècle dernier, nous ont permis de repousser l’ultime frontière.

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