🇺🇸 Washington donne son feu vert pour livrer des F16 à la Turquie
Cela faisait des mois que la Turquie réclamait ces avions. Le Pentagone a finalement donné son feu vert dans la nuit de vendredi à samedi à la vente 40 avions de combat F-16 et d’équipements connexes à la Turquie dans le cadre d’une transaction estimée à 23 milliards de dollars. Une décision qui fait suite à la ratification par la Turquie de l’adhésion de la Suède à l’Otan en début de semaine.
Le Parlement de Turquie a approuvé mardi 23 janvier l’adhésion de la Suède à l’Otan, à une écrasante majorité. Un « oui » à la Suède contre 40 avions F-16. C’était le marché conclu entre Recep Tayyip Erdogan et le président américain Joe Biden. Les États-Unis refusaient de livrer un seul de ces appareils à la Turquie, pourtant alliée au sein de l’Otan, si elle ne levait pas son blocage à l’entrée de Stockholm dans l’Alliance atlantique. Mais à Ankara, on préfère inverser le point de vue : c’est parce que la Turquie a négocié durement, pendant un an et demi, son feu vert à la Suède qu’elle décroche aujourd’hui ce contrat nécessaire à ses formes armées, souligne notre correspondante à Istanbul, Anne Andluer.
L’intérêt d’Ankara pour ces chasseurs américains – et pour 80 kits de modernisation pour les plus de 200 F-16 qu’elle possède déjà – est en effet antérieur à la candidature de la Suède à l’Otan. Il est lié à l’exclusion de la Turquie du programme d’avions de combat F-35 en raison de son achat à la Russie en 2019 d’un système de défense antiaérienne. Par ailleurs, la flotte turque était aussi surclassée par les 24 avions Rafale acquis par l’armée de l’air grecque et bientôt par les F-35 dont Athènes envisage également de se doter.
Or, pour acquérir de nouveaux F-16 à défaut des F-35, Ankara avait besoin du feu vert du Congrès américain, notoirement hostile au président Erdogan. En échange de l’adhésion de la Suède, Joe Biden s’était donc engagé à lever les réticences du Congrès… Lequel dispose, en théorie, d’un délai de 15 jours pour faire objection à la vente de ces F-16 à la Turquie. Mais à Ankara, on n’envisage pas un tel scénario.