🇵🇸 «On a sorti plus de 30 corps des décombres»: la bande de Gaza visée par de multiples frappes israéliennes
Les bombardements israéliens se poursuivent presque quotidiennement à Gaza. Dans le camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de l’enclave palestinienne, une frappe israélienne a fait au moins 22 morts. Il s’agit de l’une des frappes les plus meurtrières depuis des mois, selon la Défense civile de Gaza. La situation des Palestiniens encore dans l’enclave continue à se dégrader. Un journaliste d’Al Jazeera figurait parmi les morts.
À l’aide d’une unique tractopelle, des membres de la défense civile déblaient une montagne de décombres. « Tout de suite, après que le bâtiment a été touché, on s’est mis à déblayer les gravats avec l’aide de la municipalité, raconte l’un d’eux. Pour l’instant, on a sorti plus de 30 corps sans vie, mais on pense qu’il pourrait y avoir encore 14 ou 15 personnes prises au piège en dessous, des femmes et des enfants », raconte-t-il à notre correspondant à Gaza, Rami Almeghari, et notre envoyé spécial à Jérusalem, Pierre Olivier.
Les nombreux blessés ont été transportés à 5 km de là, à l’hôpital des martyrs d’al-Aqsa, l’un des rares encore en service dans la bande de Gaza. Au milieu des urgences, Karam Omar, la jambe ouverte, est allongé par terre : « Ma mère a été tuée, d’autres membres de ma famille blessés et emmenés à l’hôpital européen de Gaza, dit le jeune de 17 ans. Moi, j’ai eu la tête ouverte et j’ai des points de suture autour des yeux, regardez ! Ma jambe aussi a été blessé et j’ai les doigts brûlés. »
Débordé, le médecin urgentiste Wassem Altertouri tente de sauver toujours plus de vies, avec toujours moins de moyens : « Bien sûr, on reçoit beaucoup de blessés. On a opéré 5 personnes la nuit dernière et on a dû en envoyer d’autres ailleurs. C’est de plus en plus dur, on n’a pas assez de matériel, pas assez de lits. Vu la situation, on a déclenché le plan d’urgence maximal, mais on n’a rien, c’est trop dur pour nous ! »
Une majorité de femmes et d’enfants et un cinquième journaliste d’Al Jazeera tués
Ce dimanche, au moins 40 personnes ont été tuées par des frappes israéliennes sur la bande de Gaza, selon la défense civile de l’enclave. Parmi les morts figurent quatre personnes tuées dans un bombardement sur une maison du centre de Gaza-ville. Quatre autres ont été tuées et huit blessées dans une frappe sur une tente abritant des dizaines de personnes déplacées à Deir el-Balah, ville dans le centre du territoire palestinien, selon la même source. Dans la soirée, le porte-parole a déclaré à l’AFP qu’une autre frappe ayant visé l’école Ahmed bin Abdoul Aziz à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, avait fait plus de 12 morts parmi lesquels des enfants, et 35 blessés. Il a également indiqué que six personnes avaient été tuées lors d’une frappe sur une maison à Al-Shoujaiya, à l’est de la ville de Gaza.
De son côté, l’État hébreu affirme qu’il visait un leader du Jihad islamique palestinien responsable de plusieurs attaques sur des civils israéliens. « À Beit Lahia, les troupes israéliennes ont éliminé des terroristes et ont localisé et démantelé de grandes quantités d’armements, y compris des explosifs et des dizaines de grenades », indique le communiqué.
Parmi les 22 morts recensés par la Défense civile gazaouie dans la nuit figuraient un journaliste d’Al Jazeera et trois secouristes. Dans un communiqué, la chaîne qatarie a condamné le « meurtre ciblé » de son caméraman Ahmed Baker al-Louh « par les forces d’occupation israéliennes ». « Il a été brutalement tué lors d’une frappe aérienne qui a visé un poste de la Défense civile dans la zone du marché du camp d’Al-Nuseirat », dans le centre du territoire palestinien assiégé. Il s’agit du cinquième journaliste d’Al Jazeera tué depuis le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre 2023.