🇲🇲 Birmanie: des militaires foncent en voiture sur des manifestants

🇲🇲 Birmanie: des militaires foncent en voiture sur des manifestants

En Birmanie, des militaires ont foncé en voiture sur des manifestants. Au moins trois personnes ont été blessées. Depuis la prise de pouvoir de la junte militaire birmane en février dernier, la répression contre les opposants est extrêmement violente.

Ce dimanche matin, plusieurs personnes se sont rassemblées pacifiquement dans une rue commerçante de Rangoun, la capitale économique de la Birmanie. Elles scandaient « rendez le pouvoir au peuple » en brandissant sur leur pancarte le célèbre slogan d’Aung Sann Suu Kyi : « Se libérer de la peur ».

Une voiture a alors foncé sur les manifestants, selon un journaliste sur place. « Ils ont accéléré en arrivant sur les manifestants, ils leur ont foncé dessus », raconte ce journaliste sous le couvert de l’anonymat.

Les soldats ont ensuite sauté hors de leur voiture et ont commencé à tirer. Trois blessés ont été évacués. Les militaires auraient ensuite frappé trois autres personnes à terre et menacé les passants avec leurs armes pour qu’ils se dispersent.

1 300 civils tués en dix mois

Le putsch du 1er février dernier a mis fin à une transition démocratique de dix ans. Les généraux ont justifié leur coup d’État en assurant avoir découvert des irrégularités lors des élections de novembre 2020 remportées par la Ligue nationale pour la démocratie d’Aung San Suu Kyi. Un scrutin globalement libre et équitable, selon les observateurs internationaux. En dix mois, plus de 1 300 civils ont été tués, selon une ONG locale qui rapporte les cas de tortures et d’exécutions extra-judiciaires. Mais malgré tout, ce genre de petites manifestations pro-démocratie continuent d’avoir lieu régulièrement.

Alors que le verdict du premier procès d’Aung San Suu Kyi sur des accusations d’incitation aux troubles publics, doit être annoncé demain lundi, l’Agence France presse rapporte que le chef de la junte Min Aung Hlaing a reçu ce dimanche un proche de l’ancienne présidente, Tin Oo, ancien général et co-fondateur avec Mme Suu Kyi de la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Très âgé, Tin Oo est retiré de la vie politique mais il est néanmoins arrivé au rendez-vous arborant un badge de la LND note l’agence. 

RFI