🇮🇱 Après Bachar Al-Assad, au tour du régime iranien de tomber? “Cela pourrait arriver plus vite qu’on ne le pense”
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s’est adressé au peuple iranien dans un message vidéo, dans lequel il a estimé que, comme le régime de Bachar Al-Assad en Syrie, celui de Téhéran est également voué à disparaître. “Cela pourrait arriver plus vite que tout le monde ne le pense”, assure-t-il. Et il pourrait bien travailler à le pousser vers sa chute.
“Zan, zandagi, azadi”: “Femmes, vie, liberté”. Un slogan mis en avant par l’opposition iranienne depuis la mort de Mahsa Amini, 22 ans, décédée en détention après avoir été brutalement arrêtée par la police des mœurs du régime iranien. Des mots également repris par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors d’un message adressé jeudi dernier au peuple iranien. Il a assuré que la chute du dictateur syrien Bachar Al-Assad n’était pas le dernier domino de ce qu’il a qualifié de “réaction en chaîne d’événements historiques”.
Le Premier ministre israélien s’est exprimé en anglais, mais son message, véritable appel à la résistance, était sous-titré en persan. Il a affirmé que le régime iranien avait dépensé 30 milliards pour le dictateur syrien, 20 milliards pour le Hezbollah et encore un milliard pour le Hamas. “De l’argent volé à votre peuple et qui est littéralement parti en fumée. Vous devriez être en colère en pensant au nombre de routes, d’écoles et d’hôpitaux qui auraient pu être construits avec ces fonds.”
Une nouvelle opération militaire?
Netanyahu espère voir l’opposition renverser le régime des mollahs. “Nous construirons l’avenir ensemble”, a-t-il promis aux Iraniens. Mais ceux-ci ont peu de chance d’y arriver sans aide, et plus le Premier ministre israélien évoquait sa volonté de paix, plus il devenait évident qu’il ne l’envisageait pas sans opération militaire israélienne. Selon l’ancien pilote de chasse israélien Naftali Hazony, c’est pour cette raison qu’il a ordonné la semaine dernière une série de frappes en Syrie.
“500 cibles ont été attaquées avec 1.800 bombes”, a assuré Hazony sur X. “Cela a permis de neutraliser la défense aérienne syrienne. Ce pays disposait de la plus forte concentration de batteries antiaériennes au monde et, ces dernières décennies, il a tiré des centaines de missiles sur les avions de combat israéliens. C’était la plus grande crainte de nos pilotes. Mais désormais, ils peuvent utiliser librement l’espace aérien syrien pour une attaque contre l’Iran.”
Israel has now destroyed Syria's air defenses, dropping 1,800 bombs on over 500 targets in a few hours. This means Israel can use Syria’s airspace more freely, turning Syria into a springboard for attacking Iran. 🧵1/6 pic.twitter.com/m7FCqu9ENv
— Naftali Hazony (@nhazony) December 12, 2024
Les ambitions de Netanyahu
Il souligne également que la capacité de défense de l’Iran avait déjà été fortement réduite lors de l’attaque d’octobre dernier. Au moins huit sites de défenses antiaériennes ont été frappés simultanément, dont deux systèmes de missiles S-300 et deux stations radar Ghadir.
Hazony n’est pas le seul à s’attendre à une nouvelle attaque, potentiellement décisive. Dans le Times of Israel, le journaliste réputé Emanuel Fabian écrit aussi que l’état-major estime qu’il y a là une fenêtre d’action.
L’Iran pourrait chercher Ă se doter d’une arme nuclĂ©aire plus rapidement maintenant que ses alliĂ©s ont Ă©tĂ© affaiblis
Fabian évoque une attaque contre les installations nucléaires iraniennes, affirmant que le pays pourrait être tenté d’accélérer son programme destiné à produire une arme atomique, maintenant que ses alliés sont hors jeux ou affaiblis. Netanyahu semble réellement déterminé à forcer un changement de régime, ce qui signifie que les frappes israéliennes pourraient cibler les principaux dirigeants de Téhéran — comme ont été éliminés les leaders du Hamas et du Hezbollah.
Un coup de main de de Donald Trump?
Qu’il s’agisse de cibler les installations nucléaires, la cachette d’un dirigeant tel que l’ayatollah Ali Khamenei ou des deux à la fois, il est probable qu’Israël ait besoin de l’aide américaine. Même en contrôlant l’espace aérien syrien, Israël ne dispose pas du matériel suffisant pour frapper des cibles souterraines particulièrement bien protégées. Il lui faudrait des bombes anti-bunker lourdes, comme les GBU-28 de deux tonnes et un nombre suffisant de bombardiers pour les lancer simultanément, avec des avions ravitailleurs en soutien logistique.
À moins que le président Joe Biden ne prévoie de faire ses adieux sur une action d’éclat, il faudra attendre l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier, pour envisager un tel engagement américain.
Il est encore trop tôt pour prédire les conséquences de la chute éventuelle du régime iranien. Mais la Syrie nous a démontré que même l’impensable reste possible.
DĂ©porter la population de Gaza?
Cela pourrait ĂŞtre, pour les Kurdes d’Iran, l’occasion d’obtenir une plus grande autonomie. Ce qui rĂ©duirait peut-ĂŞtre un peu le risque d’un conflit turco-kurde qui couve actuellement en Syrie. La Russie, dĂ©jĂ affaiblie par la chute d’Assad, se retrouverait encore plus vulnĂ©rable si elle perdait son approvisionnement en armes iraniennes, ce qui augmenterait les chances d’un accord de paix en Ukraine. La disparition de l’Iran en tant que puissance rĂ©gionale rĂ©jouirait des rivaux comme l’Arabie saoudite – qui pourrait renforcer au passage ses liens commerciaux avec IsraĂ«l.
Si tout cela devait se produire sous la prĂ©sidence de Trump, il obÂtiendrait au moins une nomination pour le prix Nobel
Les pays arabes finiraient peut-être même par accepter d’accueillir la population de Gaza. Cela constituerait une grave violation du droit international, mais changerait également radicalement l’équation israélo-palestinienne. Et si tout cela devait se produire sous la présidence de Trump, celui-ci pourrait revendiquer un tel impact sur la situation mondiale qu’il y obtiendrait au moins une nomination pour le prix Nobel de la paix.
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