🇪🇺 Le mazout, l’essence et le gaz n’ont jamais été aussi chers: “L’Europe paie le prix de la guerre”
L’invasion russe en Ukraine impacte considérablement les tarifs de l’énergie ces derniers jours. Le prix du mazout de chauffage a en effet franchi pour la première fois la barre symbolique de l’euro et le prix de l’essence frôle le seuil historique des 2 euros le litre. Alors que le gaz explose, tout comme le prix du blé, faut-il craindre le pire pour notre portefeuille dans les prochaines semaines?
Le prix du gaz en Europe a atteint un nouveau record en Europe ce mercredi. En deux heures, il est en effet passé de 130 à 194 euros par mégawattheure à la bourse d’Amsterdam, soit une hausse de 60% due aux inquiétudes relatives à l’approvisionnement sur les marchés. Les livraisons de gaz russe vers l’Europe n’ont, à ce stade, pourtant pas été interrompues mais les bourses négocient l’évolution des contrats à terme et se projettent dans les mois à venir. Après cette forte envolée, le prix du gaz a de nouveau considérablement baissé pour atteindre un peu plus de 156 euros par mégawattheure. Ce 2 mars, il atteignait environ 174€ par mégawattheure. Le tarif actuel concerne les livraisons à partir d’avril.
Fluctuations “irrationnelles”
Ces fluctuations “irrationnelles” reflètent l’inquiétude des traders et leurs incertitudes face l’instabilité de la situation, confie à HLN.be Matthias Detremmerie, managing partner chez Elindus, fournisseur de gaz et d’électricité pour le marché professionnel belge. “L’Europe paie le prix de la guerre”, ajoute-t-il. Selon lui, ces flambées ne sont heureusement que de très courte durée mais cet emballement récurrent des marchés “n’est pas bon signe”. L’avenir proche reste dans le flou et ces fluctuations violentes devraient à nouveau se produire au fur et à mesure du conflit: “Seule une désescalade pourrait réellement rééquilibrer les marchés”, conclut l’expert.
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Hausse du pétrole
La guerre en Ukraine provoque également une forte hausse du pétrole brut. Le Brent, mesure de référence, a augmenté de 6,7% hier, à 112 dollars le baril. Le baril américain WTI suit de peu et ces tarifs devraient impacter encore davantage le coût de l’essence dans les jours à venir. “L’augmentation la plus probable concerne le diesel, peut-être dès samedi”, craint Johan Mattart, directeur général de Brafco, la Fédération Belge des Négociants en combustibles et carburants. “Il est possible que la barrière des 2 euros, que l’on frôle depuis quelque temps, soit franchie. Un litre de diesel coûte actuellement 1,927 euros maximum. Ce dépassement ne devrait toutefois pas intervenir cette semaine, précise-t-il.
Le gazole de chauffage a d’ores et déjà franchi le cap symbolique de l’euro au litre. Il atteint désormais 1,0315 €/L soit 7,71 centimes de plus qu’hier. Une hausse supplémentaire est attendue ce vendredi et elle devrait être tout aussi spectaculaire.
Le prix du pain va-t-il exploser?
Le prix du blé a déjà augmenté de plus de 30% depuis le début de l’invasion russe. Il a atteint 315 euros la tonne depuis que les exportations ont été interrompues. L’Ukraine et la Russie sont en effet les deux principaux greniers à blé de l’Europe. Si la situation se maintient, le prix du pain va donc inévitablement être revu à la hausse dans les prochaines semaines, confie Eddy Van Damme, représentants des boulangers de Flandre. Tout dépendra de l’écoulement des stocks actuels de farine et de céréales achetés avant la crise et de leur pays d’origine. Le prix de la farine représente environ un quart du coût de production total d’un pain. La hausse des coûts de l’énergie pourrait également à court terme venir s’ajouter au prix final. En Italie, les conséquences de la crise sur la fabrication des pâtes alimentaires sont déjà visibles. Les principaux acteurs de ce secteur travaillent en effet en étroite collaboration avec les deux pays belligérants…
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