🇨🇳 Des vidéos incitent les Chinois à rejoindre l’armée russe : Pékin dans l’embarras

Alors que la Chine continue d’affirmer sa neutralité dans le conflit en Ukraine, des vidéos de recrutement en mandarin circulent massivement sur ses réseaux sociaux, incitant de jeunes hommes à rejoindre l’armée russe. Une situation qui soulève de nombreuses interrogations, notamment après les accusations de Volodymyr Zelensky.
Zelensky accuse, Pékin dément
Mardi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que plusieurs ressortissants chinois auraient été recrutés par la Russie pour combattre en Ukraine. Il a notamment mentionné la capture de deux individus ne parlant ni russe ni coréen, munis de passeports chinois.
Des déclarations aussitôt démenties par Pékin, qui persiste à se présenter comme un acteur neutre et non impliqué dans la guerre.
Une propagande viriliste ciblant les jeunes Chinois
Pourtant, comme le rapporte The Guardian, des vidéos de recrutement pro-russes circulent bel et bien sur les réseaux sociaux chinois. Produites en russe ou en mandarin, ces publicités jouent sur la virilité et l’appel à “devenir un homme fort”. On y voit des personnages du quotidien – chauffeur de taxi, coach sportif ou agent de sécurité – se transformer en soldats “héroïques”.
Une voix-off lance : “Vous êtes un homme fort, soyez comme eux !” dans une vidéo de 45 secondes visionnée des milliers de fois.
Une promesse de revenus très alléchante
Ces vidéos mettent également en avant les rétributions financières généreuses offertes aux volontaires. À la signature, les recrues peuvent recevoir entre 60 000 et 200 000 yuans (7 350 à 24 500 euros), auxquels s’ajoutent 2 200 euros par mois, selon The Guardian. Un revenu très élevé par rapport au salaire moyen en Chine, estimé à 1 160 euros mensuels en milieu urbain.
Des allocations logement et soins médicaux seraient également proposés, renforçant l’attrait de ces offres pour les jeunes Chinois, notamment dans les zones rurales.
Une diffusion étonnamment tolérée par la censure
Malgré la censure stricte du web chinois, ces vidéos circulent largement sans être bloquées, ce qui intrigue les observateurs. Si une partie des internautes exprime son scepticisme ou son rejet (“je ne veux pas être de la chair à canon”), d’autres se disent intéressés.
Officiellement, Pékin condamne la participation de ses citoyens à des conflits étrangers. Mais l’absence de modération de ces campagnes interroge : la Chine cherche-t-elle réellement à empêcher ce phénomène ? Ou ferme-t-elle les yeux sur une forme de participation indirecte à la guerre ?