🇨🇳 Chine: Xi Jinping et la «nouvelle armée du Zhejiang»
Dans une longue dépêche, Chine Nouvelle révèle en partie comment ont été sélectionnés les 300 principaux dirigeants chinois au sein du comité central, dont les noms ont été publiés à la clôture du XXe Congrès du Parti communiste chinois (PCC) ce week-end. Selon l’agence officielle, Xi Jinping se serait personnellement impliqué dans le choix des candidats.
Cette sélection des hommes du président a commencé dès la fin 2020, selon Xinhua. En tant que secrétaire général du parti, Xi Jinping a personnellement présidé en mars 2021 la réunion du « comité permanent du bureau politique du comité central pour une recherche spéciale », qui a mis en place le groupe chargé de l’inspection des cadres.
Fidélité aux « deux établissements »
Il a aussi donné des instructions sur le processus et les critères de sélection – avec évidemment dans ces critères celui de la loyauté au chef de l’État et au principe des « deux établissements ». La théorie instaurée par la résolution historique du parti en 2021 vise à « établir le statut du camarade Xi Jinping en tant que noyau du comité central du parti et de tout le parti » et à « établir le rôle directeur de la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise pour la nouvelle ère. »
Respect du chef de l’État en tant que « noyau » du parti et suivi de ses idées. Les candidats, selon Xinhua cité par le South China Morning Post, devaient également être en mesure de « lutter » contre les sanctions de l’Occident et préserver la sécurité nationale. Enfin, il y a eu un contrôle de l’intégrité des candidats. « Faites attention au comportement des conjoints, des enfants et de leurs conjoints, des cadres dirigeants dans les affaires », disent les directives rapportées par l’agence Chine Nouvelle. La corruption venant souvent par les proches.
Ce long processus a conduit à renouveler la moitié du bureau politique. Les quatre nouveaux entrants parmi les sept membres du comité permanent au sommet du pouvoir chinois sont des fidèles du président. Certains ont travaillé avec lui directement quand Xi Jinping était secrétaire général de la riche province orientale du Zhejiang (ouest).
« Nouvelle armée du Zhejiang »
« Xi Jinping était le secrétaire du parti dans la province du Zhejiang et, à ce poste, il était très impliqué dans les affaires du parti, les affaires gouvernementales, mais aussi les affaires militaires, souligne Gao Zhikai, directeur adjoint du think tank chinois Centre pour la Chine et la mondialisation (CGC). En tant que commissaire politique, il a doublé les effectifs de la garnison de l’armée du peuple dans le Zhejiang, poursuit le politologue. En fait, il a géré la province dans tous ses aspects, ce qui lui a permis d’établir de nombreuses connexions. Il a rencontré des chefs de province, des responsables de préfecture, des maires, etc. Et il a zoomé sur des personnes qualifiées qu’il avait rencontrées, avec qui il a travaillé. Cela n’est donc pas surprenant du tout. »
Une équipe de fidèles du président, que certains ont surnommé la « nouvelle armée du Zhejiang ». Avec en figure principale Li Qiang, le secrétaire du Parti communiste chinois (PCC) de Shanghai qui a une expérience dans deux provinces de poids (Zhejiang et Jiangsu) ainsi qu’à la tête de la capitale économique chinoise qu’il a confiné pendant près de trois mois au printemps 2022. Mais il manque d’épaisseur politique et, en tout cas, il n’a pas d’expérience de vice-Premier ministre au sein du gouvernement central. Un futur Premier ministre loyal donc, qui dans cinq mois devrait s’effacer derrière le chef de l’État.
RFI