🇳🇪 Coup d’État au Niger: le président retenu dans sa résidence
Après une journée confuse, un groupe de hauts gradés est intervenu tard dans la soirée à la télévision pour annoncer « mettre fin au régime » en place. Le président du pays, qui n’a pas formellement démissionné, n’est toujours pas libre de ses mouvements ce jeudi. Il serait toujours retenu dans sa résidence par le patron de sa Garde présidentielle, le général Abdourhmane Tchiani, cerveau du coup d’État annoncé.
À Niamey, ce jeudi matin, la situation est calme et la population suspendue à l’évolution de la situation. Dans la capitale, les rues se sont vidées après la déclaration des militaires, il n’y a pas eu de rassemblements ou de manifestations comme cela avait été le cas dans la journée. Dans les casernes, pas de mouvement particulier, pas de déploiement militaire non plus.
Ce jeudi matin, chez nos confrères de France 24, le ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massoudou s’est exprimé, se présentant sur twitter comme le « chef par intérim du gouvernement ». Il évoque une « tentative de coup d’État » et demande aux « officiers factieux de rentrer dans les rangs ».
L’annonce du coup d’État et de la création du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) est survenue dans la nuit, dans une allocution télévisée. Sur les dix personnalités présentes sur les images, on a reconnu deux généraux, à savoir le patron des forces spéciales (COS), le général Barmou Batoure et le chef d’état-major adjoint de l’armée de terre, le général Toumba. Présents également, des représentants d’autres corps de l’armée nigérienne (le haut commandant de la garde nationale) un peu comme si les militaires voulaient montrer que, finalement, ils se sont entendus. Un grand absent cependant, le général Abdourahmane Tchiani, le patron de la Garde présidentielle.
Il pourrait prendre la tête du CNSP. Un autre nom circule, celui du général Salifou Mody, ancien chef d’état major des armées nigériennes. Après une visite officielle au Mali alors qu’il occupait ce poste, il a été quelque temps après relevé et nommé ambassadeur du Niger aux Emirats Arabes Unis en juin dernier. Il n’avait pas rejoint son poste.
Ce mercredi a été une journée d’intenses tractations. Le général Abdourahmane Tchiani, considéré comme étant à l’origine de ce coup de force, après avoir mis en résidence surveillée le président Bazoum, a eu du mal à rallier les autres corps de l’armée à la tentative de putsch. La garde nationale a d’abord répondu « non » et selon nos informations, dans la foulée, la gendarmerie nationale du Niger a également refusé de le suivre. La situation s’est même tendue à un moment avec des menaces d’intervention musclée… D’intenses négociations ont finalement permis d’aboutir à un accord et au texte lu dans la soirée.
Les frontières fermées, un couvre-feu instauré et les institutions suspendues sont quelques-unes des mesures prises par les forces armées pour assurer leur prise de pouvoir.
Avec RFI