Koweït : Intronisation du nouvel émir
Le cheikh Nawaf al-Ahmad al-Sabah succède à son demi-frère, décédé mardi 29 septembre aux États-Unis. Il prend ainsi les rênes de ce riche pays pétrolier du Golfe.
Le corps de cheikh Sabah est arrivé mercredi au Koweït. Celui qui est considéré comme l’architecte de la politique étrangère du Koweït moderne est mort, mardi 29 septembre, dans le Minnesota, aux États-Unis, à l’âge de 91 ans.
Son demi-frère cheikh Nawaf al-Ahmad Al-Sabah lui succède et devient donc émir de ce riche pays pétrolier du Golfe. Jusqu’ici prince héritier, le nouvel émir, âgé de 83 ans, a prêté plus tôt serment au Parlement alors que le Koweït a entamé une période de deuil national de 40 jours.
« La précieuse confiance que le peuple du Koweït nous a accordée sera préservée comme la prunelle de nos yeux », a-t-il déclaré, visiblement ému, après avoir prêté serment.
Cheikh Nawaf, qui a occupé de hautes fonctions depuis des décennies dans ce pays membre de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), prend la relève alors que le Koweït est confronté aux répercussions de la crise du coronavirus, qui a déclenché une forte baisse des prix du pétrole et de graves conséquences économiques pour les États du Golfe.
Né en 1937, cheikh Nawaf est le cinquième fils du cheikh Ahmed Al-Jaber Al-Sabah, qui a dirigé le Koweït de 1921 jusqu’à sa mort en 1950.
Désigné prince héritier en 2006, il avait auparavant servi comme ministre de la Défense en 1990 au moment de l’invasion de l’émirat par les forces irakiennes. La guerre du Golfe s’est terminée en 1991 par l’intervention des États-Unis à la tête d’une coalition militaire internationale.
Nouvel émir populaire
Après la libération du Koweït, cheikh Nawaf a été ministre des Affaires sociales et du Travail, avant de prendre la présidence de la Garde nationale en 1994. Il est revenu au gouvernement comme ministre de l’Intérieur en 2003.
Le nouvel émir est populaire au sein de la famille régnante et il aurait été un choix consensuel.
Le fils de cheikh Sabah ainsi que l’ancien vice-Premier ministre Nasser Sabah al-Ahmed al-Sabah, un poids lourd de la politique koweïtienne, figurent en bonne place pour être désignés prince héritier.
Des analystes ne s’attendent pas à des changements politiques majeurs pendant le règne du nouvel émir, alors que le Golfe a été marqué à la mi-septembre par la conclusion d’un accord de normalisation entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn, tous deux membres avec le Koweït du Conseil de coopération du Golfe (CCG).