Avion intercepté par la Biélorussie: l’Union européenne voit rouge

Avion intercepté par la Biélorussie: l’Union européenne voit rouge

Après l’atterrissage forcé du vol Ryanair par les autorités biélorusses, l’Union européenne a immédiatement réagi ce lundi 24 mai 2021 pour prendre une série de mesures fermes. Réunis en sommet à Bruxelles, les dirigeants des États membres ont décidé de sanctions économiques fortes, et de fermer l’espace aérien biélorusse.

« La réponse européenne sera très forte et aura des conséquences sérieuses », avait  prévenu la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Et la réaction très ferme de l’Union européenne ne s’est pas faite attendre.

D’ores et déjà, un programme d’investissement européen de trois milliards d’euros destiné à la Biélorussie restera gelé jusqu’à ce que le pays renoue avec la démocratie, a annoncé Ursula van der Leyen. « Nous allons mettre la pression sur le régime jusqu’à ce qu’il respecte enfin la liberté des médias, la liberté de la presse et la liberté d’opinion », a déclaré la présidente de la Commission.

Minsk assure avoir agi dans la légalité en interceptant ce vol commercial après avoir reçu une menace de l’organisation palestinienne Hamas. Mais pour les dirigeants de l’Union, la thèse avancée par la Biélorussie ne tient pas une seconde.

Sanctions individuelles

L’Union européenne a demandé une enquête internationale pour établir les faits, mais les explications des autorités biélorusses sont jugées « non crédibles » par la chancelière allemande. « Nous avons assisté à un atterrissage forcé qui a conduit à l’arrestation d’un opposant bélarusse, Roman Protassevitch, a précisé Angela Merkel. Il doit être immédiatement libéré. » Tout comme la chancelière, l’Union européenne demande la libération de l’opposant et de sa conjointe.

Roman Protassevitch et sa compagne ont en effet été arrêtés à l’aéroport et le jeune homme, désormais détenu à Minsk, la capitale, a dit être « passé aux aveux », dans une vidéo diffusée par la télévision d’État. Le blogueur, fondateur du média d’opposition Nexta était poursuivi pour « terrorisme ».

Les Européens se sont aussi mis d’accord sur un renforcement des sanctions individuelles – gel des avoirs et interdiction des déplacements en Europe – qui frappent déjà le président Alexandre Loukachenko. Ils vont également cibler des secteurs économiques, rapporte notre correspondante à Bruxelles, Joana Hostein .

Espace aérien fermé

Dans l’immédiat, c’est surtout le secteur aérien qui devrait être le plus concerné par la réaction européenne. L’espace aérien de la Biélorussie devrait être totalement fermé en direction des États de l’Union. Tous les États européens étant appelés à refuser l’atterrissage d’avion en provenance de Biélorussie. Et bien entendu, plus aucun vol en provenance de ces États vers ce pays ne sera autorisé. Or près de 2.000 vols commerciaux survolent chaque semaine le territoire biélorusse selon l’organisation Eurocontrol.

D’autres États et institutions internationales ont également annoncé avoir pris des mesures de rétorsion ou de prévention. La Grande-Bretagne et l’Ukraine avaient déjà interdit l’espace aérien biélorusse, et les compagnies Lufthansa, SAS et airBaltic ont annoncé leur intention d’éviter de passer dans l’espace aérien de ce territoire. Par ailleurs l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI), à qui les 27 ont demandé de faire toute la lumière sur cet incident qualifié de  sans précédent et d’inacceptable », a convoqué une réunion d’urgence pour jeudi matin.

Près de 2000 vols commerciaux survolent chaque semaine le territoire biélorusse selon l’organisation Eurocontrol. 

RFI