Affaire Pegasus: au Mexique, un journaliste assassiné parmi les personnes espionnées

Affaire Pegasus: au Mexique, un journaliste assassiné parmi les personnes espionnées

Le Mexique est de très loin le pays le plus touché par la surveillance avec le logiciel Pegasus mis au point par une société israélienne. Sur les quelque 50 000 personnes espionnées dans le monde, près de 15 000 personnes sont mexicaines. Parmi elles, une majorité de journalistes et de défenseurs des droits de l’homme. En particulier un reporter indépendant assassiné pour un article jugé trop critique contre les autorités.

Cecilio Pineda Birto. Ce nom de la liste du projet Pegasus laisse une saveur particulièrement amère au Mexique. En mars 2017, ce journaliste indépendant est assassiné quelques heures après avoir accusé la police et des politiciens de sa région d’être associés avec un cartel local. Son numéro de téléphone apparaît dans les registres du programme d’espionnage quelques semaines avant sa mort.

L’enquête Pegasus met le doigt sur une réalité que les Mexicains connaissent déjà très bien. Le Mexique est depuis des années le pays en paix le plus mortifère pour ses journalistes, avec une dizaine d’assassinats chaque année, selon Reporters Sans Frontières. Les premiers touchés par ces meurtres sont les reporters qui enquêtent sur les liens entre le pouvoir et les cartels.

Au total, des dizaines de journalistes mexicains et de correspondants étrangers ont été surveillés.  Également visés par cet espionnage : les militants des droits de l’homme. Par exemple, les proches de 43 étudiants disparus en 2014. Depuis, ils essaient de prouver l’implication de l’État et de la police locale dans l’affaire.

RFI