Université de Thiès: «Sabotage» et crainte d’une «année blanche», le gouvernement indexé
L’Intersyndicale (SAES, SUDES, STESU, SATUC), la Conférence des Présidents des Amicales d’étudiants et le personnel de l’Université Iba Der Thiam (UIDT) de Thiès, ont décrété, ce jeudi 3 juin 2021, une grève de 48 heures pour exiger l’accélération des travaux des chantiers à l’arrêt depuis plusieurs années et de meilleures conditions d’études et de travail. Les étudiants parlent de «sabotage», craignent une «année blanche» et indexent le « gouvernement ».
Du fait du « non-respect des engagements fermes pour la reprise et la livraison des chantiers dans les meilleurs délais », l‘intersyndicale des Personnels d’enseignants et de recherches, les personnels d’appui technique et de service et la Conférence des présidents d’amicales de l’Université Iba Der Thiam (Uidt) de Thiès ont décrété un plan d’actions commun. Une reprise des mouvements d’humeur survenue après un bref temps d’accalmie, donc un calme précaire, au campus de la Cité du Rail, avec la levée du mot d’ordre de la dernière grève par la communauté universitaire.
Les grévistes, qui en ont ras-le-bol, expliquent qu’« à la suite de la récente forte mobilisation de la communauté, nous avions reçu, de la part des autorités, des engagements fermes pour la reprise et la livraison des chantiers dans les meilleurs délais. Après un mois de suspension de notre plan d’actions, nous sommes au regret de constater que les engagements pris n’ont pas été respectés. Pire, de nouvelles propositions d’occupation des locaux en l’état nous sont faites, alors que le cahier des charges, qui a permis d’attribuer ce marché de construction, est loin d’être satisfait ».
L‘intersyndicale des Personnels d’enseignants et de recherches, des personnels d’appui technique et de service et la Conférence des présidents d’amicales de l’Uidt de Thiès, qui se sont mobilisées pour un seul combat, « l’achèvement, la finition, l’équipement et la livraison sans délai des chantiers de l’Université de Thiès », tiennent les autorités pour « seules responsables de toutes les conséquences qui découleraient de la mise en œuvre de leur plan d’actions ».
Et d’appeler « tous les camarades à la mobilisation pour la lutte autour de ce point essentiel à la survie de notre université ». C’est face au mutisme de l’Etat devant leur plan d’actions pour réclamer l’achèvement desdits chantiers mis à l’arrêt depuis plusieurs années pour seulement une enveloppe de six milliards FCFA, que la communauté universitaire de Thiès se décide d’en découdre avec les autorités jusqu’à obtenir gain de cause.
Dr Mamadou Tandiang, secrétaire général du Saes au campus de l’université de Thiès, explique : « les étudiants nous parviennent des quatre coins du Sénégal, ils sont là et vivent dans des conditions déplorables par rapport à la vie sociale. Aussi sur le plan pédagogique, on a du mal à organiser les cours. Il y a des étudiants qui sont la depuis deux mois mais peinent à démarrer les enseignements. On a en assez de cette solution de colmatage, on ne plus fonctionner comme ca, il faut des actions concrètes ».
La communauté universitaire de Thiès s’offusque du fait que « depuis sa création en 2007, le Campus de Thiès, qui, après Cheikh Anta Diop de Dakar, accueillent le plus d’étudiants, n’existe que de nom. L’UIDT est oubliée volontairement dans le programme de construction d’infrastructures universitaires. Elle manque de tout et doit être construite et équipée ».
Les étudiants font remarquer que « l’Université de Thiès qui peine à prendre forme depuis 2007 parce qu’ayant un gros déficit d’infrastructures, est constituée d’environ une vingtaine de bâtiments en location éparpillés à travers les quatre coins de la cité du rail, ce qui coute à l’Etat et au Rectorat, au moins, plus d’une centaine de millions de FCFA par an. Prés de 40% du budget de l’université vont dans les payements d’immeubles », rapporte le correspondant du journal Le Témoin à Thiès.
Source : PressAfrik