Sénégal: l’opposant Ousmane Sonko arrêté pour «troubles à l’ordre public»
Alors que l’opposant Ousmane Sonko se rendait à la convocation du juge d’instruction, le député a été arrêté et conduit à la section de recherches pour « troubles à l’ordre public », ont indiqué ses avocats.
Ousmane Sonko était attendu au palais de justice de Dakar depuis 9h ce mercredi 3 mars, car il était convoqué par le juge d’instruction dans une affaire de viol. Mais l’opposant et député a été arrêté sur le trajet pour « troubles à l’ordre public », selon ses avocats. Il a ensuite été conduit à la section de recherches.
Devant le palais de justice, de nombreuses personnes étaient rassemblées depuis ce mercredi matin. L’arrestation a eu lieu après le départ de son domicile, vers 9 heures, de son convoi. Mais le trajet a été houleux. Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont d’ailleurs éclaté après l’arrestation de M. Sonko. Toutes les boutiques du quartier ont baissé leur rideau.
Des rassemblements de partisans tout au long de la route sont tenus à bonne distance par les forces de l’ordre. Certains ont notamment été dispersés par les éléments du GIGN. Le dispositif sécuritaire est très important, tant au palais de justice que sur le parcours.
C’est d’ailleurs le parcours emprunté par le député qui est à l’origine de son arrestation. Suite à un différend avec la préfecture sur le trajet à emprunter, le véhicule d’Ousmane Sonko a été immobilisé. Puis la tension est montée avec les partisans rassemblés à cet endroit, ce qui a conduit à l’arrestation. « C’est ce qui était recherché », a affirmé l’un de ses avocats.
Convoqué par le juge d’instruction, Ousmane Sonko avait d’abord affirmé qu’il ne se rendrait pas au palais de justice avant d’annoncer mardi soir qu’il irait bien devant le juge, sur les conseils de ses avocats, de son guide religieux et de responsables de la société civile.
Mais accepter cette convocation « n’est pas une abdication », a-t-il ajouté mardi, en appelant ses partisans à rester mobilisés. Et c’est bien le cas : ses militants, chauffés à blanc aux abords du palais, clament ne pas faire confiance à la justice.
RFI