Revue de presse : La levée de l’immunité parlementaire d’ousmane Sonko en exergue
La levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko est imminente, puisque l’Assemblée nationale a déjà entamé une procédure à cette fin, selon les quotidiens parvenus mercredi à l’APS.
Adji Sarr, une employée d’un ‘’salon de massage’’ situé à Dakar, a déposé auprès de la section judiciaire de la Gendarmerie une plainte contre le parlementaire et leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). La jeune femme déclare avoir été victime de ‘’viols répétés’’ dont Ousmane Sonko serait l’auteur.
En plus de ‘’menaces de mort’’ venues du député, un fonctionnaire des impôts et domaines radié de la fonction publique par Macky Sall, contre lequel il s’est présenté sans succès à l’élection présidentielle de 2019. « Ça sent le roussi pour Ousmane Sonko (…) Les carottes sont déjà cuites pour l’honorable député (…) dès lors que le parquet a demandé la levée de son immunité parlementaire. Une procédure d’urgence qui va passer comme lettre à la poste, dans une Assemblée nationale à majorité mécanique’’, commente Le Témoin Quotidien.
Les membres du bureau de l’Assemblée sont convoqués à une réunion prévue jeudi à 12 h, et les présidents des commissions de ladite institution doivent se réunir une heure plus tard, dans le but de préparer un ‘’calendrier de travail pour l’examen des affaires en instance’’ au sein de la chambre parlementaire, rapporte Le Soleil.
Les communiqués qui annoncent les deux réunions ‘’ne citent pas l’affaire relative à l’accusation de viol contre le député Ousmane Sonko, mais tout porte à croire que ce sujet sera débattu’’ lors de ces rencontres, ajoute-t-il. ‘’La procédure [a été] lancée en mode fast-track’’, affirme le journal Les Echos, laissant entendre que les députés ne perdront pas de temps pour priver l’opposant de son immunité parlementaire et permettre au procureur de la République de l’entendre sur les accusations portées sur lui.
‘’Le processus lancé (…) devrait aboutir, à la fin de la semaine prochaine, à la levée ou non de la protection du leader des Pastef’’, lit-on dans Les Echos. L’As constate qu’‘’en attendant une éventuelle levée de son immunité parlementaire, une audition et un procès, Ousmane Sonko est en train de ratisser large pour [constituer] un front contre ceux qu’il qualifie de ‘comploteurs’’’.
‘’C’est en de pareilles circonstances qu’on se rend compte qu’une justice indépendante, qui n’est pas inféodée au pouvoir, est d’une importance capitale pour tous’’, analyse-t-il.
‘’La levée de son immunité parlementaire (…) devra permettre à la machine de le broyer sans état d’âme. Sur qui va-t-il compter dans la durée ? Le pouvoir sait jouer à l’usure et sait que les [Sénégalais] ne sont pas adeptes des longs combats (…) Au bout de quelques jours, les féaux [vont] vite abandonner la guérilla urbaine pour aller guerroyer contre la dépense quotidienne’’, prédit Vox Populi. Il rappelle que les luttes menées par les proches et les militants d’Idrissa Seck, de Karim Wade et de Khalifa Sall se sont terminées de cette manière.
L’Observateur estime que ‘’Ousmane Sonko ne devrait plus bénéficier pendant longtemps encore de son immunité parlementaire’’, car ‘’la machine [est mise] en branle’’ pour le priver de cet avantage octroyé au parlementaire qu’il est. ‘’Tout s’accélère pour Ousmane Sonko’’, écrit Le Quotidien, ajoutant que ‘’le procureur de la République n’a (…) pas attendu la levée de l’immunité parlementaire du député pour ouvrir une information judiciaire’’. ‘’D’abord judiciaire, elle a rapidement pris une tournure politique’’, estime EnQuête, ajoutant que ‘’c’est un clash politique (…) inédit qui s’amorce avec cette affaire’’.
Le Quotidien tire de l’affaire judiciaire concernant le député et farouche opposant ‘’des enseignements politiques’’. ‘’Ce serait réducteur de penser que les militants de Sonko étaient seuls sur le terrain’’, a dit au journal un analyste politique, parlant des violences survenues lundi lorsque des proches et militants de M. Sonko protestaient contre sa convocation à la section judiciaire de la Gendarmerie.
ESF/ASG – APS