🌊 Migrants mineurs : deux jeunes Sénégalais libérés après des détentions jugées illégales aux Canaries
Deux adolescents sénégalais, B.C. et A.G., accusés d’avoir piloté une pirogue de migrants en 2023 pour atteindre les îles Canaries, ont été libérés de toutes charges par le tribunal pour mineurs de Las Palmas de Gran Canaria. Cette décision intervient après des détentions non conformes aux normes légales et internationales, selon le juge Reyes del Carmen Martell.
Des détentions contraires aux droits des enfants
Les deux mineurs avaient passé deux et trois mois en prison, respectivement, avant que le tribunal n’invalide leurs dossiers en raison du « non-respect des garanties légales ». Le juge a souligné que leur détention violait à la fois la Convention relative aux droits de l’enfant et plusieurs directives européennes sur les droits des mineurs, ainsi que la Charte européenne des droits fondamentaux et la Convention européenne des droits de l’homme.
Un parcours marqué par des erreurs judiciaires
A.G., âgé de 15 ans lors de son arrestation, avait été identifié comme mineur dès son arrivée aux îles Canaries par la Croix-Rouge. Pourtant, il a été détenu avec des adultes pendant 57 jours avant d’être transféré dans un centre pour mineurs, après confirmation médico-légale de son âge. B.C., également mineur, a suivi un parcours similaire avant que les irrégularités de sa détention ne soient reconnues en avril 2024.
Interventions internationales et lacunes procédurales
En mars 2024, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU avait exigé que l’Espagne cesse de traiter A.G. comme un adulte et le libère. Cependant, il a fallu deux jours supplémentaires pour que cette décision soit appliquée.
Les accusations reposaient principalement sur des témoignages de deux témoins, sans garanties procédurales adaptées aux mineurs. Cette absence de preuves solides a été un facteur clé dans l’annulation des poursuites.
Une situation qualifiée de « regrettable »
Les avocats des adolescents, Patricia Fernández Vicens et Francisco Morenilla, ainsi que la Pastorale Pénitentiaire de Las Palmas, ont dénoncé ces violations qui ont attiré l’attention internationale. Selon le tribunal, cette affaire met en lumière des manquements graves dans la gestion des dossiers impliquant des mineurs migrants, posant la question du respect des droits humains dans de telles situations.
Avec PressAfrik
