🇸🇳 Service client : « Un mari jaloux m’a appelé pour me demander la liste des contacts de sa femme »
C’est connu ! Au Sénégal, les opérateurs des centres d’appels travaillent dans des conditions très difficiles. Entre impolitesse, remarques désobligeantes, insultes, les employés de ces structures se laissent aller à quelques anecdotes croustillantes.
« Les insultes, c’est un peu mon quotidien », soupire Serigne Fallou. Voici maintenant sept ans que ce père de famille travaille au sein d’un centre d’appels de la place, l’homme de 35 ans a du tempérament. Pourtant, les insultes, les remontrances, les « nullards » et autres insanités commencent à l’éreinter. « C’est sûr que ce n’est pas le job le plus facile. On se fait insulter plusieurs fois en une journée, on se fait traiter de tous les noms », dit-il. Serigne est injurié régulièrement, voire quotidiennement. Ces clients, dont il est en contact, sont souvent très virulents et n’ont aucune retenue.
Une agressivité usante, avilissante et quasi fréquente. « Les gens se comportent mal avec nous. Avec la distance, ils s’autorisent tout », raconte-t-il. Avant de poursuivre : « Ils sont méchants. Les gens qui vous disent que vous ne servez à rien, vous en avez deux à trois par jour. Le dernier que j’ai eu m’a dit d’aller me faire f… parce qu’il n’arrivait pas à emprunter du crédit. » Au fil des années, son moral en a pris un coup. « On n’a l’impression que nous sommes des moins que rien. Il m’arrive même de ne pas vouloir décrocher, car j’ai peur de recevoir des insultes », soutient-il. Un fait l’a profondément marqué durant sa carrière. « Un jour, un mari jaloux m’a appelé, il m’a dit que sa femme était constamment au téléphone et qu’il voulait savoir avec qui elle parlait. Et quand je lui ai dit que c’était impossible, il a déversé sa colère sur moi. Il m’a dit que je mentais et que j’étais de mèche avec le gars en question. Et que sa femme lui appartenait. » Serigne Fallou était dans l’incompréhension totale. Mais, comme l’employé était habitué à ce genre de scènes, il a toutefois gardé son calme. « Il est très difficile de garder notre professionnalisme dans de telles situations. Mais, c’est notre travail et nous l’acceptons bon gré, mal gré », confie le père de famille. C’est cela ou la porte.
iGFM