🇸🇳 Sénégal : 95,5 milliards de FCFA perdus chaque année à cause des flux financiers illicites
Les flux financiers illicites constituent une menace économique majeure pour les pays africains, notamment le Sénégal, qui perd chaque année 95,5 milliards de FCFA en raison de ces pratiques frauduleuses, selon l’expert britannique William Davis. Ce chiffre a été révélé lors d’une table ronde organisée par l’USAID, le Natural Resource Governance Institute (NRGI) et l’ONG 3D.
Une industrie extractive vulnérable
Les pertes, principalement enregistrées dans les industries extractives, échappent au contrôle de l’État. « À l’échelle continentale, environ 33 % des pays africains perdent une partie significative des revenus tirés de leurs ressources naturelles, ce qui accentue leur vulnérabilité économique », a affirmé William Davis.
Bien que le Sénégal soit membre de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), il peine à encadrer les flux économiques liés à ses ressources naturelles, notamment les hydrocarbures. Depuis 2021, le pays figure sur la liste grise de l’Indice de perception de la corruption (IPC), soulignant des lacunes persistantes en matière de gouvernance et de transparence.
Institutions inefficaces et défis politiques
Malgré la présence d’institutions de contrôle, leur efficacité reste limitée par un manque de volonté politique. Birahim Seck, membre de la société civile, a dénoncé « des problèmes avec les banques, la justice et un déficit de redevabilité. De nombreux contrats ne sont pas publiés, au détriment des populations ».
Elimane Kane, un autre expert, a souligné que l’ITIE, bien qu’utile pour renforcer la transparence, ne résout pas les problèmes structurels : « Le véritable défi réside dans l’absence de planification pour l’exploitation des ressources minières. »
Le rôle de l’éducation et des cadres formés
Le manque d’éducation sur les flux financiers illicites aggrave la situation. « Ce sujet n’est pas enseigné dans les écoles d’administration, empêchant la formation de cadres compétents pour contrer ces pratiques », a regretté un intervenant.
Une urgence pour l’avenir
Selon le journal Libération, malgré des initiatives déclarées, les pertes financières continuent d’affecter les économies africaines. Pour le Sénégal, cette hémorragie économique menace d’empirer, impactant directement les populations, premières victimes de la mauvaise gestion des ressources naturelles.