🇸🇳 Sahel : Ousmane Sonko fustige l’inaction régionale face au terrorisme

🇸🇳 Sahel : Ousmane Sonko fustige l’inaction régionale face au terrorisme

Le Premier ministre sénégalais, en déplacement à Ouagadougou, a exprimé la solidarité de son pays envers les États confrontés à l’insécurité jihadiste. Il a également dénoncé la lenteur des mécanismes régionaux de réponse face à une menace qui, selon lui, concerne toute l’Afrique de l’Ouest.

Interrogé par la RTB (Radiodiffusion Télévision du Burkina) sur la situation sécuritaire au Sahel, Ousmane Sonko a tiré la sonnette d’alarme sur l’expansion de la menace terroriste dans la région. « Nous sommes tous, d’une manière ou d’une autre, sous la menace », a-t-il averti, ajoutant que « ceux qui commettent ces actes n’ont pas d’amis », faisant référence à des groupes armés qui s’étaient installés dans certains pays avant de s’y retourner.

Le chef du gouvernement sénégalais a reconnu que le Sénégal n’est pas à l’abri de cette menace. Il a salué la résilience du peuple burkinabè, confronté à une insécurité persistante : « C’est une menace asymétrique extrêmement difficile à affronter. »

Il a présenté ses condoléances aux victimes civiles et militaires, et appelé à un sursaut de solidarité régionale : « Il ne faut pas se cacher derrière le fait qu’on n’est pas directement touché. Apportons notre solidarité à tous les pays frappés, y compris le Nigeria qui le vit depuis longtemps. »

Une critique de l’inaction de la CEDEAO

Ousmane Sonko a sévèrement critiqué la réaction tardive des instances régionales, notamment la CEDEAO, face à la progression du jihadisme. Il a cité la force d’intervention en attente de l’organisation, toujours inactive malgré les moyens prévus pour son déploiement.

« Quand il y a une crise politique, la CEDEAO réagit très rapidement. Mais face à une menace sécuritaire grave, comme celle du terrorisme, on constate une inertie », a-t-il déploré.

Il a par ailleurs souligné un traitement à géométrie variable des crises, rappelant les violences politiques qu’il a lui-même subies au Sénégal : « Quand on était martyrisés, emprisonnés, la CEDEAO ne s’est pas exprimée. Mais il suffit d’un coup d’État pour qu’elle réagisse rapidement. »

Un message clair adressé aux instances régionales, mais aussi à l’ensemble des États d’Afrique de l’Ouest, pour qu’ils prennent la mesure d’un péril qui menace l’ensemble du continent.