🇸🇳 Renégociation des marchés publics : Sonko annonce 60 milliards FCFA récupérés et une nouvelle stratégie pour les ressources naturelles
Le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé ce lundi à l’Assemblée nationale que les efforts de renégociation des marchés publics ont permis à l’État du Sénégal de récupérer plus de 60 milliards FCFA, dans le cadre d’une politique affirmée de reprise en main de la souveraineté économique, notamment sur les ressources naturelles.
Des contrats surfacturés dans l’éducation
Ces économies proviennent principalement de contrats hérités de l’ancien régime, dans les secteurs de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, où des surfacturations importantes ont été détectées.
« Certains marchés affichaient des surcoûts de 20 milliards par-ci, 10 milliards par-là », a indiqué M. Sonko, précisant que les entreprises concernées ont reconnu les faits et accepté de réorienter les montants excédentaires.
Cette action s’inscrit dans une démarche de transparence et de rationalisation des dépenses publiques. Le Premier ministre a également laissé entendre que ces 60 milliards ne sont qu’un début :
« Nous n’avons pas encore abordé les marchés des ressources naturelles. Imaginez les milliards qui ont pu être gaspillés. »
Une nouvelle stratégie pour le phosphate de Matam
Dans le prolongement de cette volonté de contrôle, le chef du gouvernement a annoncé une nouvelle approche dans l’exploitation des ressources nationales, en citant le cas du phosphate de Matam :
« Contrairement à l’ancien régime, nous allons privilégier la transformation locale. Nous exploiterons nous-mêmes cette ressource avec nos propres unités industrielles, n’exportant que l’excédent. C’est notre nouveau modèle économique. »
Besoins de financement en baisse progressive
Le Premier ministre a aussi évoqué la situation budgétaire difficile laissée par l’ancienne administration, avec 1 195 milliards FCFA de besoins de financement prévus pour 2025. Il s’est toutefois voulu rassurant :
« Ces montants seront dégressifs : 498 milliards l’année suivante, puis 155 milliards d’ici 2029. Il s’agit de compléments aux recettes déjà collectées. »
Un appel à l’effort national
En conclusion, Ousmane Sonko a appelé les Sénégalais à faire preuve de patience et de résilience :
« Il faudra faire des efforts pendant deux ans pour stabiliser la situation. Ensuite viendra le nouveau départ. »
Enfin, il a mis en garde contre les pratiques du passé en matière de gestion des finances publiques :
« Tirons les leçons de l’empressement et du voyeurisme qui ont conduit certains à maquiller les chiffres. »
Un discours qui trace les grandes lignes d’un redressement économique basé sur la transparence, la souveraineté et l’industrialisation locale.
