🇸🇳 Ngor : Amnesty International dénonce l’usage excessif de la force par la gendarmerie
Le chercheur Ousmane Diallo, travaillant pour le bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a dénoncé dans un communiqué transmis à PressAfrik, l’usage excessif de la force par la gendarmerie lors des affrontements avec les habitants du quartier Ngor à Dakar, suite à la mort d’une adolescente.
Il rappelle que selon le droit international, l’usage de la force lors du maintien de l’ordre doit être strictement nécessaire et proportionnel, et que l’utilisation des armes à feu est interdite sauf en cas de danger imminent de mort ou blessure grave.
Amnesty International a visionné plusieurs vidéos et images montrant des gendarmes faisant preuve d’un usage excessif de la force, tirant par balles dans la direction des manifestants et tirant des grenades lacrymogènes dans des endroits clos. Des gendarmes ont également été vus en train de frapper des personnes arrêtées et menottées ou d’utiliser des individus comme boucliers humains pour progresser dans un quartier où la mobilité a été entravée par plusieurs barricades.
Ousmane Diallo a appelé les autorités à enquêter sur l’usage des armes létales lors des incidents survenus à Ngor et notamment sur la mort de 14 personnes, dont 12 personnes tuées par des tirs des forces de sécurité lors de manifestations en mars 2011. Il a également demandé aux autorités de poursuivre et de juger les responsables de ces actes.
Le conflit foncier à l’origine des manifestations concerne l’utilisation d’un domaine de 6 300 m² dans la commune de Ngor. Les habitants souhaitent y construire un lycée tandis que les autorités projettent d’y ériger une caserne de gendarmerie. Le 9 mai, le quartier de Ngor a été bouclé par les gendarmes qui ont limité tout accès et toute sortie pour les habitants. Au cours de cette journée, des témoignages recueillis par Amnesty International et des vidéos visionnées montrent que des gendarmes ont tiré sur des manifestants. Selon les autorités, une adolescente de 15 ans aurait été touchée à la tête par l’hélice d’une pirogue, mais selon des témoignages, elle aurait été tuée par balle.
Pressafrik