🇸🇳 Muezzin tué à Pire : ce qui ressort de l’enquête
Le fils du muezzin Bassirou Mbaye qui a été lynché à mort à Pire n’arrive toujours pas à oublier les images de la scène qui le hantent. Maçon de profession, le jeune homme a vu son père mourir devant lui tout en frôlant la mort. Selon « Rewmi Quotidien », celui-ci a reçu un coup de coupe-coupe à la main au moment où il tentait de sauver son père, victime d’ une expédition punitive a été organisée par l’imam et chef du village de Dieyéne situé dans la commune de Pire. Pour cause, le défunt voulait sa propre mosquée.
Quelques jours après le drame, le fils du défunt, toujours marqué par la violence des événements est revenu sur les faits. « L’imam du village était armé d’un couteau. Mon oncle avait par devers lui une machette pour nous attaquer. Lorsque j’ai vu mon père allongé au sol, je ne pouvais pas en croire mes yeux. Les tueurs de mon père sont méchants », a-t-il dénoncé le visage triste.
Il est ressorti de l’enquête que Bassirou Mbaye après avoir subit plusieurs coups bas de la part de l’imam, a reçu un terrain du nommé Serigne Aliou Konté pour y ériger une autre mosquée à côté de son daara dénommé « Al Azar ». Mais pour l’imam et le chef de village, il a été hors de question que Dieyène abrite deux mosquées. Tour à tour, ils se sont rendus à la gendarmerie pour faire croire que Bassirou Mbaye érigeait une mosquée sur un terrain qui ne lui appartiendrait pas.
Finalement le défunt a obtenu toutes les autorisations nécessaires pour construire une mosquée. La veille du drame, une réunion nocturne s’est tenue chez le chef du village, en présence de l’imam, pour préparer l’expédition punitive. Le jour-j, après une première altercation, ils sont revenus plus nombreux, armés des machettes et de bâtons. La punition s’est malheureusement soldée par la mort de Bassirou Mbaye.
Déférés vendredi dernier au parquet de Thiès, les 12 présumés assassins du muezzin avaient fait l’objet d’un retour de parquet. Toutefois, l’imam commanditaire du crime et ses compères seront édifiés sur leur sort demain lundi.
PressAfrik