🇸🇳 Drame à Ben Tally : une jeune femme condamnée pour avoir jeté un fœtus dans une fosse septique
Le Tribunal des flagrants délits de Dakar a condamné mardi Aby Dieng à un an de prison ferme pour infanticide. Cette étudiante de Ben Tally, qui venait de se marier en octobre dernier, a été reconnue coupable d’avoir interrompu une grossesse de six mois et d’avoir jeté le fœtus dans une fosse septique, un acte qui a suscité une vive émotion parmi les locataires de son immeuble.
Une grossesse tenue secrète
Selon le journal L’Observateur, Aby Dieng entretenait une relation amoureuse de cinq ans avec son époux, Serigne Saliou Faye, avant leur mariage. Pendant cette période, les deux jeunes adultes avaient des relations non protégées, ce qui a conduit Aby à remarquer des signes de grossesse. Craignant que la révélation de son état ne compromette leur union, elle choisit de dissimuler sa situation, allant jusqu’à ne pas en informer son futur mari.
Après leur mariage, en octobre, Aby savait que son accouchement était imminent. Refusant de voir son secret éclater au grand jour, elle décide de mettre fin à sa grossesse.
Découverte macabre et enquête
Pour accomplir son acte, Aby Dieng aurait extirpé le fœtus dans les toilettes avant de le jeter dans une fosse septique. Elle reprend ensuite ses activités comme si de rien n’était. Cependant, son crime est découvert par son colocataire, Pape Seck, qui fait appel à un déboucheur après avoir remarqué un problème d’évacuation. Les sapeurs-pompiers, appelés sur les lieux, découvrent avec stupeur un fœtus de sexe féminin dans la fosse septique, plongeant les locataires dans l’effroi.
Une enquête est alors ouverte. Interrogé, le mari, Serigne Saliou Faye, se dit surpris par cette découverte, affirmant qu’il ignorait totalement que sa femme était enceinte, bien qu’il reconnaisse être le père.
Défense et verdict
À la barre, Aby Dieng conteste les faits. Elle affirme ne pas avoir su qu’elle était enceinte et prétend avoir confondu les douleurs ressenties avec des maux de ventre.
« J’avais des maux de ventre et une envie pressante. Aux toilettes, j’ai vu du sang et pensé que c’était mes règles, car il m’arrive de ne pas les avoir pendant plusieurs mois. Par la suite, un objet est sorti, mais je ne savais pas de quoi il s’agissait », a-t-elle déclaré en se défendant.
Malgré ses explications, le tribunal a jugé ses propos peu crédibles. Les débats ont conclu à sa culpabilité, et elle a été condamnée à un an de prison ferme.
Réactions et implications
Cette affaire soulève des questions sur l’accompagnement des jeunes femmes dans des situations de grossesse non désirée, ainsi que sur la nécessité d’une sensibilisation accrue autour de la santé sexuelle et reproductive. Le drame met également en lumière la pression sociale qui pèse sur certaines femmes dans le contexte du mariage et de la maternité.
Avec PressAfrik