🇸🇳 Des questions sur la présence de nervis au Sénégal après des violences
Après les violences qui ont secoué le Sénégal jeudi et vendredi derniers suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour “corruption de la jeunesse”, la situation est revenue au statu quo. Cependant, la présence de “nervis” – des hommes de main – aux côtés des forces de l’ordre soulève des interrogations.
Depuis dimanche, des dizaines de véhicules, y compris des pick-up blancs non immatriculés, sont stationnés devant le siège de l’Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel, dans le quartier de Mermoz. Des jeunes sortent du bâtiment et montent dans les voitures. Selon Maître Moussa Diop, membre de la plateforme des Forces Vives F24, ces jeunes sont utilisés par le pouvoir pour arrêter des personnes. La plateforme a dénoncé ce lundi 5 juin le recrutement de nervis par le pouvoir.
Moussa Diop, qui a quitté la coalition présidentielle en 2020, affirme ne pas avoir connu de nervis avant les émeutes meurtrières de mars 2021. Cependant, selon un responsable de la société civile, cette pratique n’est pas nouvelle dans l’histoire politique du Sénégal et a été utilisée par différents partis.
Le député Abdou Mbow, porte-parole adjoint du parti APR, justifie la présence des jeunes au siège du parti en disant qu’ils sont tous des militants et que l’APR n’a recruté aucun jeune pour faire face à qui que ce soit. Quant aux individus vus sur des pick-up aux côtés des forces de défense et de sécurité et qui ne portent pas d’uniforme, il répond que ce sont des policiers en civil.
La police a quant à elle dénoncé la présence de “civils armés” parmi les manifestants.
Avec RFI