🇸🇳 Dakar : La hausse du prix de la viande après fermeture des frontières avec Mali inquiète bouchers et consommateurs

🇸🇳 Dakar : La hausse du prix de la viande après fermeture des frontières avec Mali inquiète bouchers et consommateurs

Si 2022 avait un nom, ça serait sans doute l’année de la flambée des prix. Outre la hausse de plusieurs produits dont le pain, celle de la viande rouge menace le pouvoir d’achat des Sénégalais. En effet, le prix de viande rouge sur les marchés à Dakar, a connu une hausse au cours de ces deux dernières semaines. Le kilogramme de viande de bœuf est passé de 3.500 FCFA à 4.000 FCFA. Celui de la viande de mouton est de 4.500 FCFA à 5.000 FCFA, constate-t-on ce lundi. Une hausse qui inquiète bouchers et consommateurs qui justifient cela par la fermeture des frontières avec le Mali, pays fournisseurs de bétails.

Au marché Castor, l’un des deux plus grands de Dakar, de nombreux bouchers rencontrés, déplorent la situation qui affecte négativement leur travail. « On ne trouve plus assez de viande », témoigne l’un d’eux. Ces derniers affirment que cette « flambée se poursuivra si l’embargo avec le Mali continue ».

« Ce qui se passe avec le Mali nous affecte vraiment, on n’arrive plus à travailler comme avant, c’est vraiment dur, crie un boucher, rencontré au marché. « on vend le kilo de viande de bœuf à 4.000 FCFA, soit 500 FCFA de plus. La fermeture des frontières risque de faire mal à beaucoup de jeunes leur travail parce qu’on a plus de viande à vendre à ce rythme. Nous les détaillants, on ne peut pas acheter des bœufs de 800 mille ou un million, c’est très cher. A Seras (abattoirs), on nous revend le kilo à 3 500 FCFA en gros et avec le transport et tout on est obligé de revendre ça à 4 000 FCFA pour nous en sortir »,ajoute-t-il.

Vers la rareté de la viande au Sénégal

Ibrahim, un jeune dans la vingtaine surveille les va-et-vient des clients qui circulent dans le marché. Sur la même longueur d’onde que son collègue Jamil, il soutient que la situation est vraiment difficile. « La viande est chère de même que le bétail on ne peut plus en acheter. On ne voit même plus de bœuf, car avec la fermeture des frontières, ils sont devenus rares, presque introuvables. C’est une situation qui affecte tout le monde vendeur et acheteur. Nous tout ce qu’on demande, c’est qu’on recouvre les frontières pour remettre les choses comme avant. C’est vraiment difficile », déplore-t-il.

Les charretiers, conducteurs de moto Jakarta et les porteurs de bagages offrent leurs services à des acheteurs venus chercher le ravitaillement du mois. Les marchandages vont bon train. Buur Guéweul Diagne, vendeur de viande lui aussi au marché Castor se dit inquiet la situation.

« Le prix de la viande était sur le point de baisser, mais depuis le problème avec le Mali les prix connaissent une importante flambée. Nous qui avons l’habitude d’acheter des bœufs et des moutons entiers, nous ne pouvons plus le faire à cause de la cherté. On est obligé d’aller vers les autres pour acheter de la viande afin de la revendre. Le Mali qui nous approvisionnait à fermer ses portes, on est vraiment inquiet de ce qui pourra découler de cette situation ». Continuant le père de famille supplie le président Macky Sall a œuvré pour la réouverture des frontières.

Cette hausse se fait aussi sentir dans le panier. Bon nombre de mères de famille, à l’image de Amy Cissé en souffre. La dame, venue faire ses achats au marché Castor, accompagnée de sa bonne, n’en peut plus. Alors qu’elle a prévu de faire un bon mafé, elle se sent obligée de faire avec la hausse pour faire plaire à sa famille.

« Depuis plus de huit ans, je viens ici pour me ravitailler en général, mais c’est vraiment désolant de voir que les prix connaissent une hausse. Bientôt on ne pourrait plus acheter de la viande, c’est très cher le kilo à 4.000 FCFA alors que les autres dépenses sont là », regrette-t-elle.

Selon elle, la fermeture des frontières avec le Mali n’arrange pas vraiment les choses. N’ayant pas le choix, elle appelle le président de la République à « revoir sa position dans cette affaire avec la CEDEAO».

PressAfrik