🇸🇳 Conférence sociale : Ousmane Sonko pointe la faible productivité comme principal frein à l’économie sénégalaise

🇸🇳 Conférence sociale : Ousmane Sonko pointe la faible productivité comme principal frein à l’économie sénégalaise

Lors de la clôture de la 4ᵉ conférence sociale à Diamniadio, ce vendredi, le Premier ministre Ousmane Sonko a livré un diagnostic sans concession sur l’état de l’économie sénégalaise, appelant à une remise en question profonde des stratégies jusque-là adoptées.

« Identifier enfin les vrais problèmes »

S’adressant au gouvernement, aux syndicats, au secteur privé ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers, Ousmane Sonko a estimé que si les objectifs communs n’ont pas été atteints, c’est parce que « les vrais problèmes n’ont jamais été identifiés ».
Selon lui, écrire des programmes ambitieux ne suffit pas : « Leur stricte mise en œuvre aurait déjà permis de meilleurs résultats », a-t-il déclaré, appelant à passer enfin à l’action concrète.

Une économie jamais sérieusement bâtie

Le Premier ministre a mis en avant la faible productivité comme véritable obstacle au développement économique.
« Nous n’avons jamais travaillé sérieusement à bâtir une économie solide, saine et sérieuse », a-t-il insisté, rappelant que l’emploi ne se décrète pas, mais résulte directement des performances économiques.
Il a également dénoncé la faible mobilisation du financement endogène, estimant que cette dépendance freine la souveraineté du pays.

Une croissance trompeuse

Ousmane Sonko a relativisé les performances économiques affichées ces dernières années :

  • Entre 2014 et 2023, l’économie a crû en moyenne de 5,3 % par an, contre 3,3 % de 2000 à 2013.
  • Toutefois, si l’on exclut le PIB non-agricole et le secteur des hydrocarbures, la croissance réelle plafonne à 3,1 %.
  • Rapportée à la croissance démographique, cette performance est jugée insuffisante pour produire des marges de redistribution.

Un nouveau cap à fixer

Pour Ousmane Sonko, l’enjeu désormais est clair :
« Générer une véritable redistribution par l’emploi, l’accès aux biens et services sociaux, et les transferts sociaux pour soutenir les plus démunis », a-t-il martelé.
Un appel ferme à repenser la politique économique pour relever les défis structurels du Sénégal.