🇸🇳 Amnistie pour Karim : « je vais voter contre », prévient Aminata Touré
En conseil des ministres mercredi, le président sénégalais, Macky Sall a exprimé sa volonté d’accorder une amnistie à deux opposants qui ont perdu leurs droits civiques. Il s’agit en l’occurrence de Karim Wade et de Khalifa Sall. Cette décision intervient après le divorce entre lui et Aminata Touré, ancienne ministre de la Justice qui avait le dossier Wade-fils. Mimi a claqué la porte du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, après s’être sentie trahie par le président Sall qui lui aurait promis la présidence de l’Assemblée nationale. Ce deal politique sur l’amnistie semble tout changer entre Macky et l’ancien Premier ministre. Tout compte fait, la dissidente ne compte pas voter pour si la loi passe à l’Assemblée nationale.
Dans l’émission Invité Afrique sur RFI, Mimi remet sur la table la « préférence familiale » à l’encontre du « mérite » qu’elle ne cesse de reprocher à son désormais ex-mentor politique : Macky Sall. « Nous (Macky et Mimi) avions un accord ferme pour le poste de la Présidence de l’Assemblée. Maintenant, on peut comprendre mieux (…) ce qui s’est passé à la lumière des projets d’amnistie », dira la démissionnaire du groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar pour s’allier aux non-inscrits.
Calcul politique ou apaisement de la tension politique ?
Pour sa part, c’est surtout le cas de Karim Wade qui l’intéresse, a-t-elle souligné, étant le ministre de la Justice d’alors. « C’est clair que comme président de l’Assemblée nationale une telle loi ne répondrait pas à mes critères éthiques », argue-t-elle. Alors Mimi croit fermement que ce qui se joue ici, c’est les « 500.000 voix qu’auraient le Parti démocratique sénégalais incarné par Karim Wade». Sinon comment comprendre à 15 mois d’une élection présidentielle qu’on sorte une loi d’amnistie qui se fait aux dépens de la bonne gouvernance et de la gestion des deniers publics. La question du 3é mandat en gestation», agite l’ancien allié de Macky. Parce que pour elle, le droit a été dit. « Visiblement, voilà une combinaison pour ne pas dire un deal politique », dit-elle, soutenant vertement que les faits de détournements derniers publiques reprochés au fils de l’ancien président Abdoulaye Wade sont d’une extrême gravité».
Mimi dit niet
« Si cette loi passe à l’Assemblée, c’est clair, je vais voter contre », prévient d’emblée qui était la ministre de la Justice d’alors, chargée de concrétiser les grandes promesses sur la fin de l’impunité et la lutte contre la corruption quand Macky Sall accéda au pouvoir en 2012. Mimi s’attèle pour descendre les « fidèles » de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade (2000-2012) aux enfers. Elle réactive la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), une juridiction ad hoc rangée aux oubliettes depuis la loi du 10 juillet 1981 qui a introduit dans le Code pénal sénégalais le délit d’enrichissement illicite. Cette juridiction chargée de réprimer l’enrichissement illicite et tout délit de corruption ou de recel connexe juge et condamne Karim Wade à une peine de six ans d’emprisonnement et à une amende de 138 milliards de francs CFA en mars 2015. Là, personne n’est épargné. Même son ex-mari Oumar Sarr et père de sa fille aînée a fait les frais de la traque aux biens mal acquis.
C’est une leçon pour tous les politiciens de A à Z, ceux d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Autrement dit, ne pas toucher à l’argent public si on veut éviter le Procureur, les procès et la prison. Ceci étant dit, je rappelle que quand le candidat Macky Sall battait le président Abdoulaye Wade en 2012, Karim Wade était bien avec son père, n’est-ce pas ? Se glorifiait Mimi son entretien accordé au journal L’Observateur le 13/09/2018.
Pressafrik