Une œuvre numérique de l’artiste américain Beeple vendue 69,3 millions de dollars, un record

Une œuvre numérique de l’artiste américain Beeple vendue 69,3 millions de dollars, un record

L’oeuvre entièrement numérique « Everydays: The First 5.000 days » de l’artiste américain Beeple a été vendue jeudi 69,3 millions de dollars par la maison d’enchères Christie’s. Un montant record pour ce type d’oeuvre. 

Beeple se place désormais parmi les trois artistes les plus chers du monde, juste derrière David Hockney et Jeff Koons. Une œuvre entièrement numérique de l’artiste américain a été vendue jeudi 11 mars 69,3 millions de dollars par la maison d’enchères Christie’s. Un montant record pour ce type d’œuvre, qui témoigne de la révolution en cours sur ce marché longtemps confidentiel.

Cet « Everydays : the First 5 000 Days », s’appuie sur un projet atypique de long terme, celui de réaliser, chaque jour, une œuvre, sans interruption, pour progresser en dessin et en graphisme. Concepteur de sites Internet lassé par son emploi, Beeple, de son vrai nom Mike Winkelmann s’est lancé en mai 2007 dans « Everyday » et en est désormais à 5 062 jours consécutifs. « The First 5 000 days » réunit, sous forme numérique, ses 5 000 premiers dessins et animations.

Âgé de 39 ans, Mike Winkelmann était connu pour ses projets numériques et collaborations? mais il n’avait encore jamais vendu d’œuvre à son nom avant fin octobre. Avec cette vente, il se place désormais parmi les trois artistes les plus chers au monde, de leur vivant, tous supports confondus. 

La maison Christie’s a réagi d’un tweet : « ‘The First 5 000 Days’, la première œuvre entièrement numérique basée sur le ‘NFT’ mise en vente par une maison d’enchères de premier ordre a été vendue 69 346 250 dollars, plaçant son auteur parmi les trois artistes les plus chers au monde de leur vivant ». 

Une œuvre numérique de l’artiste américain Beeple vendue 69,3 millions de dollars.

La vente de jeudi illustre la montée en puissance d’une nouvelle technologie d’authentification, utilisant la « blockchain » utilisée pour les cryptomonnaies, présentée comme un remède miracle aux copies, l’un des freins au développement de l’art numérique.

Essor des « non-fungible token »

Elle permet de commercialiser des œuvres, et à peu près tout ce qui est imaginable sur Internet, des albums musicaux aux tweets de personnalités, sous la forme de « non-fungible token », « NFT », ou jeton non fongible.

Cette appellation obscure, née en 2017, recouvre tout objet virtuel à l’identité, l’authenticité et la traçabilité en théorie incontestable et inviolable.

Depuis environ six mois que le « NFT » est entré dans le vocabulaire d’un cercle plus large d’internautes, les records se succèdent à un rythme échevelé et ils sont de plus en plus nombreux, artistes, entrepreneurs, collectionneurs, à vouloir en être.

Fin février, une autre œuvre de Beeple, « Crossroads », s’était déjà revendue 6,6 millions de dollars (dont l’artiste a touché 10 %) sur la plateforme Nifty Gateway, spécialisée dans les œuvres virtuelles. Et une animation qu’il avait lui-même vendue fin octobre, pour un dollar symbolique, a récemment été acquise pour 150 000 dollars.

Toujours à l’affût de nouvelles technologies, la ligue professionnelle nord-américaine de basket NBA a elle aussi lancé sa plateforme « NFT », Top Shot, qui commercialise des extraits vidéos de quelques secondes d’actions de jeu. En février, un clip d’un envol de la star des Los Angeles Lakers LeBron James s’est vendu 208 000 dollars, record pour un « moment », le nom de ces extraits.

Par France 24 Avec AFP