Le robot Perseverance confirme la présence d’un ancien lac sur Mars

Le robot Perseverance confirme la présence d’un ancien lac sur Mars

Posé sur Mars depuis le mois de février, le robot Perseverance livre ses premiers résultats. L’engin a découvert que l’endroit où il a atterri était un ancien lac sur la Planète rouge.

C’était attendu, mais les premières images en haute résolution de la caméra confirment les indices de l’observation en orbite : le cratère, d’une surface d’environ 35 km de diamètre et une centaine de mètres au plus profond, a bien abrité un lac fermé, anciennement alimenté par une rivière via un delta, il y a entre 3,6 et 3 milliards d’années.

Grâce aux observations satellites, on en a vu les traces dans le cratère appelé Jezero. C’est pour cette raison qu’on y a posé le robot Perseverance en février dernier. Huit mois plus tard, c’est la confirmation. Une confirmation pleine de promesses pour la suite de la mission.

Jusqu’à la source du delta

L’étude publiée ce jeudi dans la prestigieuse revue Science – la première depuis l’atterrissage de Perseverance – donne une foule de détails inédits sur l’histoire de l’ancien site lacustre. « On a des strates qui sont typiques d’un assemblage formé sous l’eau avec une rivière qui a avancé à l’intérieur d’un lac et déposé des sédiments »explique Nicolas Mangold, de l’Université de Nantes, qui a dirigé cette étude. Le chercheur parle d’un agencement sédimentaire qui est vraiment typique de dépôts lacustres.

« Et c’est comme sur Terre, les sédiments lacustres sont de très bons réservoirs pour préserver des sédiments et intégrer dans ces sédiments d’éventuelles formes organiques, poursuit-il. S’il y a eu un jour la vie, elle a pu générer des matières organiques et si cette matière elle existe, elle va être préservée dans ces sédiments-là. Donc ça nous donne les endroits clés pour analyser ce cratère. Et c’est sur quoi on travaille en ce moment, c’est faire la traversée du rover à la source du delta. »

Une traversée de deux kilomètres pour Perseverance. Deux kilomètres parsemés d’embûches avant d’atteindre ces sédiments. Le robot pourra alors les analyser sur place, et surtout en prélever des échantillons, qui seront ramenés sur Terre lors d’une future mission à l’horizon 2030. Mais attention à ne pas s’emballer trop vite, a averti le chercheur, car cette matière organique pourrait tout aussi bien provenir de « matière carbonée inerte », comme celle déposée par les comètes.

Gros galets et blocs rocheux

Perseverance a en outre détecté la présence inattendue de gros galets et blocs rocheux, témoins de forts courants fluviaux comme des crues soudaines. La fin de la période lacustre du cratère aurait donc été le théâtre d’un changement climatique majeur, suggère l’étude. « Quel climat a pu générer cette transition ? Une aridification, une glaciation ? C’est ce que nous cherchons », affirme le géologue.

RFI