Des champignons sur Mars?
Une équipe de chercheurs affirme que des petites sphères blanches photographiées sur Mars pourraient être des champignons, preuves que la vie existe sur la planète.
Les premiers colons martiens pourront-ils se détendre en cueillant des champignons ? C’est une perspective presque envisageable si l’hypothèse d’une équipe composée de chercheurs américains, français et chinois est confirmée. Dans un article publié par Scientific Research Publishing, un éditeur de contenus scientifiques en open access, les auteurss se sont penchés sur des photos de la Nasa, prises par les rovers Opportunity et Curiosity ainsi que par la sonde Mars Reconnaissance Orbiter (MRO).
Ces clichés montrent des «spécimens de forme sphérique de couleur blanc crayeux» identifiés dans un premier temps par l’équipe de Mars Opportunity comme de l’hématite, un minéral aussi commun sur Terre que sur Mars. Mais ce nouvel article souligne des détails troublants en analysant spécifiquement une série de clichés d’Opportunity pris sur une période de trois jours consécutifs. Selon les auteurs, les sphères visibles sur les images font preuved’un comportement assez fantaisiste pour de la banale hématite au cours de ces 72 heures. Il semble que ces sphères «se dilatent ou rétrécissent, changent de forme et même disparaissent.»
Leur apparence intrigue aussi beaucoup les chercheurs : «Plusieurs de ces spécimens sphériques présentent des tiges au niveau du sol. Certains ont perdu des parties de leur membrane externe et sont couverts de morceaux blancs et de matériel pelucheux ressemblant à des spores.»
A l’appui de leur thèse, les auteurs publient des photos comparatives de ces sphères étranges avec des champignons terrestres (à g. sur la photo ci-dessous). Ils soulignent aussi que seuls les champignons sont susceptibles de changer aussi radicalement de taille et de forme en si peu de temps.
ADVANCES IN MICROBIOLOGY
Prudents, les scientifiques tiennent toutefois à ne pas se montrer trop péremptoires :«Il est possible que les spécimens présentés ici soient abiotiques. Nous ne pouvons pas complètement exclure que ces phénomènes soient liés à des intempéries et des forces géologiques propres à Mars et inconnues sur Terre. Cependant, la croissance, le mouvement, les altérations de forme et les déplacements constituent un comportement qui, associés à leur morphologie, tendent à renforcer l’hypothèse d’une vie sur Mars.»
Comme cela était prévisible, l’étude dirigée pas Ashraf M. T. Elewa, Natalia S. Duxbury et Rhawn Gabriel Joseph n’a pas suscité que des commentaires enthousiastes. Les critiques déplorent, par exemple, la présence au milieu de chercheurs au sérieux incontestable, de Rhawn Gabriel Joseph, qui s’est fait connaître par plusieurs prises de positions plus radicales que rigoureuses sur l’existence de formes de vie sur Mars et Vénus, accusant même la Nasa de dissimuler des preuves. Ces «champignons martiens» sont-ils trop toxiques pour être digérés par la communauté scientifique ? La mission Perseverance aura peut-être son mot à dire sur la question…
ParisMatch