🚗 Avec une voiture autonome, peut-on vraiment lâcher le volant sur les routes de France ?

🚗 Avec une voiture autonome, peut-on vraiment lâcher le volant sur les routes de France ?

La voiture autonome de niveau 3, qui permet au conducteur de complètement lâcher le volant, est autorisée sur les routes de France depuis ce jeudi 1er septembre. Mais les conditions sont drastiques. Dans les faits, il y a peu de chances de croiser des conducteurs occupés à faire une partie de cartes.

C’est une petite révolution en France. Depuis ce jeudi 1er septembre 2022, il est permis de circuler sur les routes avec une voiture autonome de niveau 3 (le stade ultime étant le niveau 5). Il est donc permis – en théorie – de réellement « lâcher le volant » avec ce type de véhicule. En théorie car dans la pratique, cela va encore prendre du temps. On trouve déjà sur nos routes des véhicules de niveau 2. Ils offrent des systèmes d’aide à la conduite combinant par exemple un régulateur de vitesse adaptatif et une aide au maintien dans la voie. Sauf que le conducteur doit non seulement garder en permanence les yeux sur la route mais aussi confirmer régulièrement qu’il est toujours à son poste, en touchant le volant par exemple.

Sur le périphérique à l’heure de pointe

Une voiture autonome de niveau 3 (comme la Honda Legend ou la Mercedes Classe S) correspond à un véhicule capable de se frayer seul un chemin dans la circulation (maintien dans la voie, gestion de la vitesse, respect des distances mais aussi manœuvres de dépassement ou d’évitement), dans des conditions restreintes.

La délégation de conduite ne peut se faire que sur certaines voies et à une vitesse limitée. La route doit comporter un séparateur central, les piétons et les cyclistes ne doivent pas y circuler. Il s’agit donc plutôt de quatre-voies ou d’autoroutes. Hors de question de lâcher le volant en centre-ville ou sur une petite route de campagne. Mais là où cela se complique, c’est que la délégation de conduite ne peut être activée que lorsque la vitesse de circulation reste inférieure à 60 km/h. Conclusion : hors des rocades de grandes villes à l’heure de pointe et du périphérique parisien, les moments qui rempliront tous ces critères resteront rares.

Pas question de piquer un roupillon

Quand bien même l’occasion se présenterait, il est hors de question pour l’heure de songer à faire une courte sieste. Le Code de la route prévoit que lorsque « le véhicule est partiellement ou hautement automatisé, le conducteur doit se tenir constamment en état et en position de répondre à une demande de reprise en main » (article R412-17-1).

Vous devez aussi être prêt à réagir pour « obtempérer à une sommation de s’arrêter »« respecter les indications données par les agents réglant la circulation », céder le passage à une ambulance ou à un camion de pompier… Si vous ne le faites pas, vous pourrez être sanctionné d’une amende prévue pour les contraventions de deuxième classe (35 €) et vous vous exposez aussi à une immobilisation du véhicule.

Qui sera responsable ?

Et en cas d’accident, votre responsabilité sera retenue. La législation prévoit désormais que le constructeur est pénalement responsable lorsque le système de délégation de conduite est activé. Mais le conducteur le redevient s’il n’a pas repris la main dans les temps alors que le véhicule le réclamait. On voit déjà venir les batailles d’experts pour déterminer qui était aux commandes. Ce sera tout l’enjeu des boîtes noires qui doivent équiper les nouveaux véhicules.

On comprend bien que selon les textes actuels, non seulement vous ne pourrez pas vous assoupir dans les bouchons. Mais aussi que demain, lorsque la délégation de conduite pourra être enclenchée dans des conditions de circulation peut-être moins restreintes, vous ne pourrez pas pour autant occuper le siège conducteur après une soirée trop arrosée.

Pas question de piquer un roupillon

Quand bien même l’occasion se présenterait, il est hors de question pour l’heure de songer à faire une courte sieste. Le Code de la route prévoit que lorsque « le véhicule est partiellement ou hautement automatisé, le conducteur doit se tenir constamment en état et en position de répondre à une demande de reprise en main » (article R412-17-1).

Vous devez aussi être prêt à réagir pour « obtempérer à une sommation de s’arrêter »« respecter les indications données par les agents réglant la circulation », céder le passage à une ambulance ou à un camion de pompier… Si vous ne le faites pas, vous pourrez être sanctionné d’une amende prévue pour les contraventions de deuxième classe (35 €) et vous vous exposez aussi à une immobilisation du véhicule.

Qui sera responsable ?

Et en cas d’accident, votre responsabilité sera retenue. La législation prévoit désormais que le constructeur est pénalement responsable lorsque le système de délégation de conduite est activé. Mais le conducteur le redevient s’il n’a pas repris la main dans les temps alors que le véhicule le réclamait. On voit déjà venir les batailles d’experts pour déterminer qui était aux commandes. Ce sera tout l’enjeu des boîtes noires qui doivent équiper les nouveaux véhicules.

On comprend bien que selon les textes actuels, non seulement vous ne pourrez pas vous assoupir dans les bouchons. Mais aussi que demain, lorsque la délégation de conduite pourra être enclenchée dans des conditions de circulation peut-être moins restreintes, vous ne pourrez pas pour autant occuper le siège conducteur après une soirée trop arrosée.

Le véhicule entièrement autonome du futur, tel que la science-fiction l’imagine, est encore loin d’arriver sur nos routes. Inutile de songer pour l’heure à vous faire une séance de cinéma ou à jouer aux jeux vidéo sur la route de vacances avec les enfants. Et sans aller aussi loin, à lire ou envoyer des SMS au volant… Car oui, rappelons-le, c’est interdit ! Et comme le rappelle la sécurité routière, cela multiplie le risque d’accident par 23…

Ouest-France