📰 Peut-on « vacciner » les internautes contre les fake news ?
Et si on « vaccinait » les internautes contre la désinformation ? C’est l’expérience novatrice qu’ont tenté des psychologues des universités de Cambridge et de Bristol en partenariat avec Jigsaw, une entité de Google. Et de manière très surprenante : la réponse est oui.
Concrètement, les scientifiques ont créé des vidéos de 90 secondes dans le but de familiariser les internautes aux techniques de manipulation les plus couramment employées, telles que l’incohérence délibérée, la désignation de boucs émissaires, ou encore les attaques ad-hominem. Les clips se veulent aussi divertissants que possible et empruntent à des œuvres de la pop culture telles que Star Wars ou Family Guy.
Apprendre aux internautes à reconnaître la désinformation
En tout, près de 30 000 participants ont été impliqués dans cette expérimentation. L’idée est qu’en instillant une « micro-dose » de désinformation en amont, les internautes pourront ensuite les détecter et ne se laisseront plus berner à l’avenir. Il s’agit de la théorie de l’inoculation, un concept souvent utilisé par les psychologues sociaux.
Les résultats sont très concrets et « malgré le “bruit” intense et les distractions sur YouTube, la capacité à reconnaître les techniques de manipulation au cœur de la désinformation a augmenté de 5 % en moyenne. » Ce chiffre ne paraît pas énorme, mais sur l’échelle de tous les internautes, c’est considérable. Et l’effet semble aussi bien fonctionner sur des citoyens progressistes que conservateurs, rapportent les chercheurs.
Stephan Lewandowsky, professeur à l’université de Bristol explique ainsi : « Les vérificateurs de faits ne peuvent réfuter qu’une fraction des faussetés qui circulent en ligne. Nous devons apprendre aux gens à reconnaître les règles du jeu de la désinformation, pour qu’ils comprennent quand ils sont trompés. »
Forts de ce résultat très satisfaisant, les scientifiques jugent que la reconnaissance des fausses nouvelles pourrait radicalement progresser si cette « vaccination » était étendue à l’ensemble des plateformes, et ce pour un coût relativement modeste.
PressCitron