🇪🇸 Plus de 2.000 postes de modérateurs de Meta supprimés à Barcelone

Telus International met fin à ses opérations de modération de contenus pour Facebook et Instagram en Espagne, après la rupture de contrat avec Meta. Une décision qui soulève des interrogations sur l’évolution de la politique de modération du groupe américain.
Rupture entre Telus et Meta : un plan social massif
Le syndicat Commissions ouvrières (CCOO) a annoncé lundi que 2.059 salariés du site barcelonais de Telus International allaient être licenciés. Ces employés étaient chargés de la modération des contenus publiés sur Facebook et Instagram, pour le compte de Meta, maison mère des deux plateformes.
La direction de Telus a présenté dans la matinée un plan social formel, touchant l’ensemble du personnel affecté à la modération des contenus, a précisé le syndicat. Ce plan fait suite à la résiliation du contrat entre Meta et Telus, filiale du groupe canadien Telus.
Un accord de principe aurait été trouvé pour garantir aux salariés “la plus haute indemnisation légale” possible, selon le syndicat. Telus, de son côté, a refusé de confirmer le nombre exact de suppressions, mais assure vouloir offrir une “assistance complète” aux employés concernés, avec des opportunités de relocalisation.
Une réorientation stratégique dictée par le climat politique
Ce désengagement s’inscrit dans une évolution plus large de la stratégie de modération de Meta, notamment aux États-Unis, où le groupe a abandonné en janvier son programme de fact-checking.
Cette décision est interprétée comme un geste de conciliation envers le président Donald Trump, très critique à l’égard des politiques de modération de l’entreprise durant son premier mandat. Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier 2025, l’exécutif américain a multiplié les pressions contre les grandes plateformes accusées de censurer les voix conservatrices.
Un changement de cap pour Meta
Jusqu’à récemment, Meta revendiquait environ 40.000 personnes travaillant à la sécurité et à la modération des contenus, selon des déclarations de Nick Clegg, ancien vice-président du groupe. Mais la tendance semble désormais être à la réduction du filtrage, au nom de la liberté d’expression — une orientation qui pourrait entraîner d’autres fermetures de sites de modération à l’étranger.